14 millions d’euros. Tel est le budget annoncé par le gouvernement pour le financement du plan national de lutte contre la prostitution des mineurs. Présentée le 15 novembre, la nouvelle stratégie publique poursuit trois objectifs principaux : le repérage des victimes, leur accompagnement dans la reconstruction d'un parcours de vie et une répression accrue des clients et des proxénètes.
Maillage territorial homogène
Parmi les actions prévues, la création d’espaces d’information sur l’ensemble du territoire. Mis en place au sein d’associations spécialisées, ils ont vocation à « accompagner les familles confrontées à des phénomènes prostitutionnels ou préprostitutionnels de leurs enfants », explique le gouvernement dans un communiqué.
Accompagnement en milieu ouvert (AEMO), accueil à la journée, hébergement de rupture… Le déploiement d’un dispositif d’accompagnement et/ou d’hébergement dans chaque département fait aussi partie des besoins auxquels le nouveau plan entend répondre. Autres actions programmées : des interventions de sensibilisation et de prévention auront lieu dans les établissement dépendant de l’aide sociale à l’enfance (ASE) et de la direction de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ).
Renforcer « l’aller vers »
Le développement de formations croisées dédiées aux professionnels confrontés à la prostitution infantile, tels que les travailleurs sociaux ou les acteurs de santé, est jugé nécessaire.
Afin d’optimiser le repérage et le signalement des mineurs en situation de prostitution, le gouvernement compte aussi mobiliser des équipes de prévention spécialisée « dans des territoires identifiés comme particulièrement touchés, à travers des maraudes nocturnes et des dispositifs d’aller vers les mineurs en situation prostitutionnelle ».
La mise en place des premières mesures est prévue pour décembre 2021. Pour rappel, le plan national de lutte contre la prostitution des mineurs intervient dans le cadre du plan de lutte contre les violences faites aux enfants présenté le 20 novembre 2019. Il est consécutif aux recommandations émises dans un rapport publié en juin dernier (lire notre article) et remis à Adrien Taquet, secrétaire d’Etat chargé de l’enfance et des familles.
En France, entre 7 000 et 10 000 mineurs sont concernés par la prostitution.