Le contexte
Joran Le Gall et Stéphanie Liatard se sont rencontrés à l’occasion d’un événement de réseautage. Les deux travailleurs sociaux, l’un en France, l’autre au Québec, sont restés en contact et organisent ensemble des moments de ce type : le premier dans le Finistère l’année dernière, le second à Marseille cet été. Début juillet, un groupe de six personnes a passé la soirée ensemble : l’occasion de parler du travail social dans un contexte politique incertain, des différences entre le Québec et la France, ou du tissu associatif marseillais.
A quoi ça sert de réseauter ?
Partager ses ressentis. « Ma pratique ne serait pas celle qu’elle est sans les réseaux d’assistants sociaux. Ils apportent une réflexion extraordinaire sur notre profession et notre façon de l’exercer, parce que l’on découvre la réalité des collègues et nous avons l’espace d’échanger sur nos méthodes. Ce sont aussi des lieux de soutien précieux, où on peut parler des moments difficiles. Je suis de plus en plus à l’aise avec mon travail grâce aux réseaux que je côtoie, qui me permettent de déculpabiliser d’exercer autrement que ce qui m’est parfois dicté par l’institution. » (Joran Le Gall)
Partager des informations. « A Marseille, je co-anime un réseau de personnes qui travaillent dans différentes institutions du quartier : l’occasion de parler de l’actualité des structures (ouvertures, fermetures, changements, etc.). On en profite pour se poser des questions sur les problèmes rencontrés, comme l’application de la réforme du RSA dans les Bouches-du-Rhône, ou demander des conseils sur des situations précises, par exemple quand on s’inquiète de l’état de santé d’une personne que l’on accompagne. » (J. LG.)
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Faciliter son intégration. « Quand on est en situation de migration d’un pays vers l’autre – comme lorsque j’ai quitté la France pour le Québec – ou d’une région à l’autre, le réseautage permet d’ouvrir des portes pour trouver un stage ou un emploi, ou simplement de comprendre le nouvel environnement dans lequel on arrive en demandant à quoi correspond tel ou tel sigle, par exemple. Personnellement, le poste que j’occupe aujourd’hui tient à une réunion organisée par un comité de ma région à Montréal. J’y ai rencontré une personne qui m’a ensuite proposé un emploi étudiant ! » (Stéphanie Liatard)
Comment réseauter ?
Se connecter virtuellement. « Créer un profil professionnel et le tenir à jour sur les réseaux sociaux comme LinkedIn ou Facebook, quel beau levier ! On peut se connecter à d’autres personnes qui travaillent dans le social, leur écrire, leur poser des questions si elles sont d’accord, voire proposer un échange téléphonique. C’est notamment une bonne porte d’entrée lorsque l’on veut entreprendre des études dans le social. » (S. L.)
Pousser une porte, n’importe laquelle. « Des soirées de réseautage, il y en a plein et partout, en visio et en présentiel. L’Association nationale des assistants de service social (Anas) organise par exemple tous les vendredis des apéros-visios pour les adhérents qui ont envie de partager quelque chose. » (J. LG.)
Organiser soi-même des moments de réseautage. « Le principal pour organiser ce type d’événements, c’est d’avoir une communauté quelque part. Mais on peut aussi s’associer à une communauté existante comme des groupes Facebook (je co-administre par exemple le groupe des Francophones immigrantEs au Québec exerçant dans le social). A partir du moment où on a une communauté, il suffit de trouver une date et un lieu. On peut aller dans un bar ou un café ou tout simplement dans un parc public ou une plage. Et on n’a pas besoin d’être nombreux : à quatre par exemple, on a l’opportunité d’aller dans le détail de la situation et des envies de chacun. » (S. L.)
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