Dans une volonté d'épauler les structures sociales, médico-sociales et sanitaires, la Haute Autorité de santé (HAS) liste ses priorités pour soutenir les parcours des personnes accompagnées. Un projet stratégique pour 2025-2030 fondé sur les évolutions du secteur, qui tient compte des défis et opportunités qui en découlent.
Vieillissement de la population, inégalités sociales, disparités territoriales, soutenabilité financière, enjeux environnementaux ou encore accélération de l’innovation en santé sont autant de champs examinés par l’autorité publique indépendante.
Ainsi, six orientations principales interviennent.
1. Promouvoir l’approche intégrée du parcours de vie
La coordination entre les professionnels (ville, hôpital, établissements et services sociaux et médico-sociaux) ainsi que la meilleure prise en compte des déterminants sociaux de la santé et des besoins exprimés, ont vocation à améliorer le parcours des patients et des personnes accompagnées. « Il s’agit notamment d’éviter les ruptures de parcours et de renforcer la prise en compte des attentes des personnes (comme la qualité de vie à domicile et en établissement), en s’appuyant sur des innovations technologiques et organisationnelles », souligne un communiqué de la HAS datant du 4 février. Pour ce faire, l’exercice coordonné et les modalités d’"aller vers" doivent être valorisés. Une ambition fondée sur la qualité des soins, de l’accompagnement et sur le pouvoir d’agir des personnes.
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2. Prendre en compte les déterminants sociaux
Engagée dans la prévention et la promotion de la santé, la HAS continuera à identifier les besoins du système de santé en matière de prévention, pour mettre en avant les bénéfices médico-économiques, et pour aider les professionnels à mieux prendre en compte les déterminants sociaux de la santé tels que les revenus, le niveau d’éducation ou l’emploi.
3. Défendre la qualité dans un système de santé en tension
Pour répondre finement aux enjeux, elle souhaite aussi contribuer à préserver les ressources humaines et financières du système de santé, ainsi que sa soutenabilité environnementale. Afin d’éclairer au mieux les professionnels, les décideurs publics et les citoyens, plusieurs actions sont également impulsées, notamment via la mise en place d’un nouveau système d’évaluation médico-économiques. Un service dédié vient d’ailleurs d’être créé. L’objectif ? Perfectionner ses indicateurs de mesure de qualité en s’appuyant davantage sur les sciences humaines et sociales.
Faciliter l’appropriation des travaux par les professionnels, en augmentant l’actualisation de ses productions, en prenant mieux en compte les spécificités des cibles de chaque publication et en évaluant l’impact de ce qui est diffusé constituent d’autres objectifs du plan stratégique.
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4. L’IA au service de l’humain
Avec les nombreux défis qu’ils regroupent, le secteur numérique et l’intelligence artificielle (IA) en santé sont également pris en compte par le plan quinquennal. Le but : que cette révolution se fasse au service de l’humain. Pour ce faire, la HAS compte éclairer les choix des utilisateurs en s’attachant à rechercher la juste place de la technologie. Des lignes directrices permettront d’utiliser les outils numériques de manière réfléchie.
5. Préparer l’avenir pour consolider le modèle français
Par ailleurs, pour accompagner au mieux les transformations du secteur, la HAS entend renforcer sa capacité à valoriser les véritables innovations parmi les nombreuses nouveautés technologiques et organisationnelles. Le tout, en adaptant ses méthodes pour répondre rapidement aux attentes des citoyens tout en garantissant la qualité de ses évaluations.
Autre défi : poursuivre sa stratégie d’influence à l’international, en participant activement à la construction de l'Europe de la santé, et notamment au déploiement du règlement européen sur l'évaluation des technologies de santé.
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« En encourageant les partages d’expérience et les collaborations avec d’autres acteurs, elle a pour ambition enfin d’enrichir et de faire rayonner l’expertise française, tout en développant sa résilience et sa réactivité face aux défis qui affectent le système de santé (enjeux environnementaux, situations de crise...) », annoncent les auteurs du document.
6. Mettre l’accent sur la santé mentale
Enfin, la HAS compte mettre l’accent sur des secteurs en forte tension comme la psychiatrie et la santé mentale. « Au cours des cinq prochaines années, la Haute Autorité souhaite contribuer à améliorer le repérage, le diagnostic et la prise en charge des troubles les plus sévères, en se concentrant tout particulièrement sur les soins et accompagnements sociaux des populations les plus vulnérables », pointe-t-elle.
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