Recevoir la newsletter

Prison : les détenus ne sont pas rémunérés à hauteur de leur travail

Article réservé aux abonnés

FRANCE-JUSTICE-LABOUR-PRISON

Dans son rapport 2023 sur le droit au travail, le Comité européen des droits sociaux conclut au non-respect de la législation en vigueur concernant la rémunération des travailleurs détenus. 

Crédit photo Lionel Bonaventure / Pool / AFP
Selon les observations du Comité européen des droits sociaux, la France ne respecte pas la législation en matière de droit du travail pour les personnes détenues. L’institution du Conseil de l’Europe dénonce des rémunérations sous évaluées et un manque de visibilité sur le temps de travail réellement effectué.

Dans ses conclusions pour la révision de la charte sociale européenne*, le Comité européen des droits sociaux dénonce les montants des rémunérations versées aux travailleurs détenus. Dédié au cas français, le document d’une cinquantaine de pages s’attaque à différents secteurs professionnels sur plusieurs aspects relatifs au droit du travail : conditions d’exercice, réduction des risques, salaires…

Le chapitre consacré aux prisons est formel : le travail effectué y est comptabilisé au regard de la quantité produite par le détenu et non à celui du temps passé à réaliser les tâches. Un nombre d'heures pourtant beaucoup plus élevé que la pratique du dénombrement dit « à la pièce ». Résultat : les détenus ne sont pas entièrement rémunérés.

« La législation française établit des niveaux minimaux de salaire horaire en prison, qui sont indexés sur le Smic [salaire minimum interprofessionnel de croissance], en fonction des qualifications requises pour accomplir le travail en question », souligne l’Observatoire international des prisons (OIP).

Cette pratique a déjà été condamnée par les tribunaux français. De leur côté, de nombreux détenus portent plainte pour discrimination salariale,  selon les rapports annuels de la Direction des affaires juridiques du ministère de la Justice.

Manque d’outils de contrôle

L’institution du conseil de l’Europe conclut à une situation non conforme à la Charte au motif « qu’il n’est pas établi que le salaire minimum soit équitable » et demande des garanties pour s’assurer que les prisonniers ne travaillent pas trop.

Le gouvernement indique, quant à lui, qu’en 2023, un nouveau système d’information sur les salaires sera mis en place pour les détenus. Il devrait faire office d’outil de contrôle.

>>  Les conclusions pour la France du Comité européen des droits sociaux 
(*) La Charte sociale européenne est un traité du Conseil de l'Europe qui garantit les droits sociaux et économiques fondamentaux, qui est le pendant de la Convention européenne des droits de l'homme. Elle garantit un large éventail de droits de l'Homme de tous les jours liés à l'emploi, au logement, à la santé, à l'éducation, à la protection sociale et aux services sociaux.

Métiers et formations

Juridique

Société

Management et réseaux

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur