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Christophe Devys, président du collectif Alerte : « Nous sommes favorables à cette déconnexion entre l’évolution des dépenses de RSA et les budgets de l’insertion »

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Christophe Devys, le président du collectif Alerte.

Crédit photo Michel Le Moine
Pour le président du collectif Alerte, l’expérimentation à compter de janvier 2022 de la renationalisation du financement du Revenu de solidarité active, rendu publique ce 8 novembre par le département de la Seine-Saint-Denis, pourrait permettre aux collectivités de retrouver des marges de manœuvre. Un mieux pour les bénéficiaires, à condition qu’elles servent à soutenir des mesures en faveur de l’insertion…

 

Actualités Sociales Hebdomadaires : De façon expérimentale, l’État annonce qu’il va reprendre la main sur le financement du Revenu de solidarité active dans le département souvent présenté comme le plus pauvre de France, la Seine-Saint-Denis. Selon vous, est-ce une bonne chose pour les allocataires ?

Christophe Devys : C’était dans l’air, demandé avec insistance par certains départements, mais on croyait le projet abandonné. Finalement, il arrive. Cela devrait être indifférent pour les bénéficiaires, puisqu’il s’agit du paiement des dépenses : l’essentiel est qu’ils perçoivent leur allocation, régulièrement. Mais c’est en réalité plus compliqué que cela. L’objectif du gouvernement Raffarin, qui a mis en place cette décentralisation du versement du RSA, consistait à rapprocher ceux qui versent les allocations de ceux qui mettent en place des actions en faveur de l’insertion. Mais il s’est produit le contraire de ce que l’on pouvait espérer : les dépenses du paiement ont augmenté, bien plus vite que les budgets des départements, qui, donc, étranglés, ont réduit leurs interventions en matière d’insertion. Alors, si l’étatisation des dépenses redonne une marge de manœuvre aux départements, c’est plutôt une bonne chose. Nous sommes favorables à cette déconnexion entre l’évolution des dépenses et les budgets de l’insertion. Autre avantage, cela pourrait réduire les inégalités entre les départements. D’autant que la crise actuelle va peser plus encore sur ceux qui sont déjà en difficulté. Enfin, il y aura peut-être moins de contreparties exigées des allocataires, moins de contrôles. L’État cherchera peut-être moins que les départements à faire des économies.

A.S.H. : Mais qu’est-ce qui garantira que les marges récupérées par les départements servent bien à financer des actions en faveur des publics en insertion ?

C.D. : Le risque existe toujours que l’argent récupéré serve à autre chose bien sûr. Une discussion va être menée et il faudra veiller à ce que le transfert de compétences et de dotations soit bénéfique pour les personnes. Il convient que les dépenses en matière d’insertion augmentent. Notamment pour des expérimentations comme celle du service public d’insertion.

 A.S.H. : Selon vous, donc, à quelles conditions cette recentralisation peut-elle être réussie ?

 C.D. : La technique budgétaire nous échappe. Nous, associations, nous sommes agnostiques sur le sujet. Ce qui compte est que les départements ne soient pas perdants et que cela n’obère pas leur capacité à investir en matière d’insertion.

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