Si la prise en charge de la santé mentale des personnes réfugiées représente un défi majeur dans les processus d’intégration, les moyens alloués pour l’assurer sont pour l'heure insuffisants. Tel est le constat du dernier rapport du projet européen National Integration Evaluation Mechanism (Niem). Le document produit par ce dispositif d’évaluation de l’intégration, intitulé « Une politique d’intégration à la mesure des enjeux ? », a été publié par l’association France terre d’asile.
Le manque de spécialistes en soins psychiatriques et psychologiques par rapport à la demande est également notable, « tout particulièrement dans les zones urbaines les plus denses ou dans les zones plus éloignées des grands centres urbains », précise l’étude. Autre limite : le refus d’accompagnement de professionnels de santé qui considèrent être incompétents auprès de ce public spécifique.
Vers l'emploi et le logement
Bien que des équipes mobiles interviennent dans certaines collectivités, le document pointe le manque de connaissances des travailleurs sociaux du droit commun et de l’asile en matière de diagnostic et d’orientation.
Les auteurs émettent par ailleurs des recommandations quant au déploiement du programme d’Accompagnement global pour l’insertion des réfugiés (Agir) prévu entre 2022 et 2024 sur l’ensemble du territoire national. Ce dernier propose un accompagnement individuel, durant vingt mois, des personnes réfugiées vers l’emploi et le logement par le biais d’un guichet unique départemental géré par une association ou un opérateur mandaté par l’Etat.
« Le fait que les guichets soient déployés majoritairement dans les grandes villes et les chefs-lieux soulève la question de la couverture territoriale de ce programme au niveau intra-départemental », alertent les auteurs du document. Pour y faire face, ils recommandent la mise en œuvre de dispositions spécifiques pour garantir un accès aux guichets à tous. Afin d’éviter la juxtaposition de mesures, les limites des missions des plateformes Agir et de celles des services de droit commun tel que Pôle emploi devront être définies.
Pour rappel, le manque structurel de places d’hébergement au sein du dispositif national d’accueil (DNA) a comme conséquence de laisser près de la moitié des demandeurs d’asile sans hébergement pendant la période de la procédure d’asile et après l’obtention d’une protection, ce qui engendre des parcours d’intégration inéquitables.
Atouts des politiques d’intégration françaises
En matière de politique publique d’intégration, la France figure parmi les pays européens les mieux classés. Elle le doit à un pilotage politique renforcé, à une coordination croissante des parties prenantes, à l’inclusion des différents acteurs dans l’élaboration de certaines mesures ou à une approche interministérielle permettant la mutualisation de certains projets et de leur financement.
La publication du rapport du projet européen Niem compare les politiques d’intégration des réfugiés de 14 pays européens sur les années 2020 et 2021.
Publication du dernier rapport du projet #NIEM sur les politiques d'intégration en France.
— France terre d'asile (@Franceterdasile) June 24, 2022
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