Pour la deuxième année consécutive, les effectifs salariés au sein du sanitaire et social privé non lucratif augmentent. Après une hausse de 0,9 % en 2019, l’Uniopss (Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés sanitaires et sociaux) et le réseau associatif Recherches & Solidarité observent, dans leur bilan annuel, une nouvelle progression de 0,5 % en 2020. Ainsi, l’an passé, le nombre de salariés s’établissait à plus de 1,114 million, soit 59 % de l’ensemble du secteur associatif.
Plusieurs raisons sont à l’origine de cette évolution, selon les deux organismes, qui se fondent sur les chiffres de l’Urssaf et de la Caisse centrale de la Mutualité sociale agricole (CCMSA). La première étant une hausse d’activité, en grande partie due aux conséquences de la pandémie de coronavirus. Le second facteur réside dans les remplacements effectués en 2020 venant automatiquement gonfler le nombre de salariés. « Même sans surcroît d’activités, il y a eu en 2020 des embauches pour remplacer les personnes absentes pour de multiples raisons : mises en activité partielle pour garde d’enfants ou soutien de personnes vulnérables, salariés directement vulnérables ou cas contact à l’isolement, personnes touchées par le virus, etc., rappelle l’Uniopss. Ces personnes ne sont pas sorties des effectifs salariés et leur remplacement a au contraire augmenté le nombre de salariés. »
Départs dus au Ségur
En fonction des secteurs, les évolutions sont néanmoins disparates. Alors que, pour le domaine de la santé, la hausse s’établit à 1,9 %, elle atteint 2,6 % pour l’ensemble de l’hébergement social. L’hébergement pour enfants en difficultés et celui pour adultes et familles en difficultés enregistrent les hausses les plus significatives, avec respectivement + 4,3 % et + 4,1 %.
Les effectifs au sein de l’hébergement médicalisé ont, quant à eux, augmenté de 0,7 %, tandis que ceux de l’action sociale sans hébergement affichent une baisse de 0,7 %. Le champ de l’aide à domicile enregistre la diminution la plus marquée, avec - 3,2 %. « L’absence d’une réforme substantielle pour l’autonomie des personnes et les conséquences du Ségur de la santé – qui a entraîné des départs vers des secteurs mieux valorisés que les services d’aide à domicile – ont eu des conséquences directes sur l’emploi », analyse l’Uniopss.