Comme chaque année, la fin de la trêve hivernale marque la reprise des expulsions locatives. Après deux ans de report en raison du contexte sanitaire, son effectivité est à nouveau actée au 31 mars 2022. Dans leur dernière étude, la Fondation Abbé-Pierre et l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne se sont interrogées sur les conséquences de ces expulsions. Leur enquête, « Que deviennent les ménages après l’expulsion de leur domicile ? », montre que 32 % des familles interrogées n’ont pas retrouvé de logement et vivent à l’hôtel, chez un tiers ou dans un lieu de vie informel une à trois années après leur mise à la porte. Pour 29 % d'entre elles, l'activité professionnelle a été interrompue.
Impact sur la santé physique et mentale
Après avoir été expulsés, 71 % des répondants ont déclaré des problèmes de santé ou des difficultés psychologiques. « Les enfants en sont les premières victimes : 80 % des familles confient l’impact direct sur leur bien-être, et 43 % ont constaté un effet sur la scolarité de leurs enfants (décrochage scolaire, trouble du comportement, problèmes de concentration) », indique la Fondation Abbé-Pierre.
Par ailleurs, le 1er avril acte aussi la reprise des coupures d’énergie. Selon le médiateur national de l’énergie, 785 000 coupures ou réduction de puissance ont eu lieu en 2021. « Il est donc urgent d’augmenter le chèque énergie, d’accélérer la rénovation des passoires énergétiques et d’abolir les coupures d’électricité », pointe la fondation.
Pour rappel, entre 2020 et 2021, plus de 20 000 ménages ont été expulsés.