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Exclusion : multiplication des expulsions de lieux de vie informels

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FRANCE-EVACUATION OF THE MIGRANT CAMP ON THE CANAL SAINT DENIS

103 expulsions de lieux de vie informels ont eu lieu depuis le 31 mai, date de fin de la période de trêve hivernale.

Crédit photo Noémie Coissac / Studio Hans Lucas / AFP
Un mois après la fin de la trêve hivernale, le Collectif Associations unies (CAU) a dressé un bilan sévère des expulsions. L’instauration urgente d’un moratoire concernant les lieux de vie informels est attendue. L’augmentation massive des évacuations condamne des milliers de personnes à l’errance et rompt brutalement leur accompagnement social.

103. C’est le nombre d’expulsions de lieux de vie informels (squats, bidonvilles…) qui se sont produites depuis le 31 mai, date de fin de la trêve hivernale. Parmi les départements concernés, la Haute-Garonne, le Nord, le Pas-de-Calais, l’Essonne et la Seine-Saint-Denis.

« Il s’agit de l’expulsion de plus de 16 000 personnes, bien que les mêmes individus soient parfois concernés plusieurs fois. C’est avéré, le manque de consignes gouvernementales a pour conséquence directe d’accélérer les expulsions », révèle Lila Cherief, coordinatrice de l’Observatoire des expulsions de lieux de vie informels, à l’occasion d’une conférence de presse organisée le 7 juillet par le Collectif Associations unies (CAU).

En effet, si les ministres du Logement et de la Citoyenneté ont demandé en amont de la fin de la trêve hivernale, par le biais d’une circulaire interministérielle datant du 26 avril, aux préfets de départements et de régions de reloger les personnes concernées par des expulsions locatives (lire notre article), aucune mesure gouvernementale ne s’est attachée au sort des 20 000 personnes habitant des lieux de vie informels.

Césure de l’accompagnement social

« Pour 87 % des expulsions, aucune proposition de relogement ou d’hébergement n’est faite. Ce qui condamne à l’errance », pointe Lila Cherief. Cela met aussi directement en péril l’accompagnement social et sanitaire que proposent les associations présentes sur ces lieux de vie. Ainsi, le travail autour de la vaccination contre la Covid-19, la scolarisation des enfants ou les travaux d’insertion vers le logement sont interrompus.

De plus, la multiplication de menaces et d’intimidations des forces de l’ordre sur le public en amont des expulsions a de lourdes conséquences sur les suites de parcours. Alors que les travailleurs sociaux ont établi des diagnostics sur la situation des personnes accompagnées, ces dernières quittent leur lieu d’habitation avant la date d’expulsion, date à laquelle des solutions de relogement peuvent être proposées.

« Il s’agit là de schizophrénie étatique. Nous demandons, de toute urgence, l’instauration d’un moratoire des expulsions des lieux de vie informels sans solutions jusqu’au 31 octobre 2021 », indique Christophe Robert, porte-parole du CAU et délégué général de la Fondation Abbé-Pierre.

Vigilance sur les expulsions locatives

Par ailleurs, les 39 associations du collectif réitèrent leurs inquiétudes quant aux expulsions locatives, et ce, malgré les directives de l’instruction interministérielle.

« Nous appelons à une application stricte de cette instruction sur l’ensemble des territoires. Tous les préfets doivent se mobiliser », déclare Christophe Robert.

La vigilance s’explique par les dizaines d’alertes d’expulsions accordées avec le concours de la force publique sans solution de relogement déjà recensées par les associations, un mois après la fin de la trêve hivernale. Pour rappel, actuellement, 30 000 ménages sont menacés d’expulsion locative.

 

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