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Prostitution des mineurs : la formation des acteurs de terrain doit être renforcée

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Lors d’une visioconférence sur la prostitution des mineurs organisée par l’Assemblée des femmes, plusieurs professionnelles ont souligné l’importance de consolider la formation des acteurs de terrain pour lutter contre ce phénomène en plein essor.

Faute d’évaluation récente et significative à ce sujet, la prostitution des mineurs reste aujourd’hui encore difficile à quantifier. Différentes sources judiciaires et associatives s’accordent toutefois à dire que les victimes sont de plus en plus nombreuses. « Le phénomène se développe en partie grâce aux réseaux sociaux, qui permettent aux proxénètes de repérer les vulnérabilités, de manipuler les victimes et de faire du chantage. L’exploitation d’autrui est également rendue très facile par Internet, où il suffit de poster une annonce pour planifier un rendez-vous », explique Stéphanie Caradec, directrice générale du Mouvement du Nid, lors d’une visioconférence organisée vendredi 3 juillet par l’Assemblée des femmes(1). Elle rappelle pour autant que le sujet n’est pas nouveau et que l’association a retrouvé dans ses archives des premiers cas remontant aux années 1960.

« Dans beaucoup de quartiers, se prostituer est presque devenu un statut social, car les filles gagnent beaucoup d’argent, témoigne de son côté Ouarda Sadoudi, cofondatrice du Féminisme populaire et de l’association Home. Certains termes, comme “escort girl”, normalisent la prostitution et vont jusqu’à lui donner une image “glamour”. »

Parmi les leviers d’action évoqués, celui d’un renforcement de la formation des acteurs de terrain paraît primordial. « Des éducateurs aux fonctionnaires de police, la formation est l’un des moyens les plus importants que nous avons à notre disposition », soutient Raphaëlle Wach, substitut du procureur chargé des mineurs et référente proxénétisme sur mineur·es au sein du parquet de Créteil. Dans un rapport publié le 23 juin sur la mise en œuvre de la loi sur la prostitution de 2016, trois inspections administratives ont partagé le même constat et rappelé la « nécessité » de consolider l’apprentissage des professionnels.

Confrontés à des parcours de vie difficiles, il n’est en effet pas rare que certains d’entre eux se sentent démunis pour accompagner les mineures qui se prostituent. Cela a parfois été le cas de Fatima Abderrebi, éducatrice au sein de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) et membre du réseau de lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants. « Il m’est arrivé de craindre de dire quelque chose qui braque la mineure et qu’elle ne revienne plus. Je pense que la formation est intéressante pour réussir à établir une vraie relation de confiance avec la victime », explique cette professionnelle, qui pointe par ailleurs un manque de communication entre les différents acteurs. « Même s’il y a parfois un secret professionnel à respecter, cela changerait beaucoup de choses que nous puissions nous rencontrer, échanger davantage. »

 

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