En France, l’espérance de vie à la naissance s’allonge régulièrement ces dernières années. Mais ces années supplémentaires ne sont pas toutes nécessairement vécues « en bonne santé ». Ainsi, selon une récente étude de la Drees (direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques), en 2021, les hommes âgés de 65 ans peuvent espérer vivre 11,3 ans sans incapacité et les femmes 12,6 ans. Au même âge, l'espérance de vie sans incapacité forte atteint, quant à elle, 18,8 ans pour les femmes et 16,2 ans pour les hommes. « Des résultats médiocres », souligne le Cese (Conseil économique, social et environnemental) en préambule d’un avis publié mercredi 12 avril. Fort de ce constat, cette institution estime urgent de « repenser nos politiques de prévention et de prise en charge de la perte d’autonomie ».
Adopté à l’unanimité, cet avis détaille 19 recommandations, présentées autour de six axes : reconnaître la place des personnes âgées dans la société et les associer davantage aux choix des politiques publiques ; identifier, repérer et agir plus en amont sur les facteurs de risques ; consolider les démarches « d’aller vers » face aux fragilités et aux exclusions ; mettre en place un « parcours de l’habitat » ; recruter dans les métiers de l’accompagnement et mieux soutenir les aidants et, enfin, créer un service public territorial de l’autonomie.
Si certaines de ces préconisations sont actuellement débattues à l’Assemblée nationale dans le cadre de la proposition de loi « pour bâtir la société du bien vieillir », d’autres sont plus originales. Le Cese recommande par exemple de faire des Ehpad (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) des « maisons médicalisées pour personnes âgées ». Véritables lieux de vie, ces structures disposeraient d’un lieu médicalisé dédié, avec une permanence de télémédecine, développeraient des animations socio-culturelles et seraient davantage intégrées « dans le réseau des acteurs locaux du soin et de l’accompagnement ».
>>> Lire l’avis du Cese