Chaque année, en France, près de 3 000 personnes âgées de plus de 65 ans mettent fin à leurs jours. Un enjeu d’autant plus grand que, selon la Haute autorité de santé, les suicides ou tentatives de suicide représentent la deuxième cause d’événements indésirables graves rapportés par les structures sanitaires et médico-sociales.
Ce phénomène a poussé la structure régionale d’appui Grand Est (SRA GE) à élaborer un kit de prévention du risque suicidaire des personnes âgées en établissements et services sociaux et médico-sociaux (ESSMS). Récemment mis en ligne, cet outil est destiné à l’ensemble des professionnels du secteur. « Aussi bien aux personnels soignants qu’à ceux de l'entretien ou de la cuisine. Car ils sont à même d’observer des situations à risque », précise Stéphanie Bour, chargée de mission au sein de la SRA GE.
Evaluer et identifier les risques suicidaires
Fruit de plusieurs réunions entre février 2021 et février 2022 et d’une phase de test menée sur le terrain (au sein des établissements membres du groupe de travail), ce kit est composé de cinq outils qui ont pour objectifs, notamment, de repérer les signes de dépression, d’évaluer et identifier les éventuels risques suicidaires, ou encore de sensibiliser les professionnels et de déterminer les premières mesures à prendre. « Les professionnels doivent tout d’abord rassurer la personne âgée, commente Stéphanie Bour. Ensuite, ils sont tenus de sécuriser la personne et son environnement. Pour cela, il existe différents points de vigilance, qui diffèrent selon les établissements et services. » Comme, par exemple, la sécurisation des fenêtres, des escaliers, la limitation d'accès aux objets permettant un éventuel passage à l'acte (câbles, ceintures, cordelettes, couteaux, etc.). Une mission de prévention délicate, car elle doit prendre en compte la balance bénéfices/risques.