Après la publication début octobre de son rapport alertant de l’aggravation de la pauvreté des aînés, Les Petits Frères des pauvres frappent fort avec sa nouvelle campagne « Les Inexposés ». Ou comment détourner l'art pour provoquer un choc des consciences.
La Joconde, 521 ans, attire 7,3 millions de visiteurs par an. Pendant ce temps-là, Marie-Louise, 84 ans, n'a reçu, elle, aucune visite cette année. Une juxtaposition frappante choisie par l'association. Car Marie-Louise, comme Emile, 71 ans, ne sont pas des « cas isolés » : 530 000 personnes de plus de 60 ans vivent une « mort sociale », dénonce l'association. « Ni visite ni appel, et pour certaines, aucun contact social. 1 aîné sur 3 ne voit personne régulièrement en dehors de ses relations strictement professionnelles. »
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Une campagne d'ampleur
L’association double sa campagne d’un vaste plan média, qui inclut spots télévisés, affichages publicitaires et une présence accrue sur les réseaux sociaux. L’animateur et fervent défenseur du patrimoine Stéphane Bern a même prêté sa voix à l’initiative, exhortant les Français à ouvrir les yeux et leur cœur à ceux qui, sans bruit, traversent une solitude dévastatrice.
Pour Les Petits Frères des pauvres, la lutte contre l’isolement est un enjeu de société. Dépression, détérioration de la santé physique et mentale, voire décès prématuré : les conséquences de l’isolement peuvent être dramatiques. Face à un tel enjeu, l’association lance un appel à l’engagement collectif et à quelques gestes simples qui peuvent faire la différence : passer un coup de téléphone, rendre visite à un voisin âgé, s’engager comme bénévole, ou même soutenir l'association par des dons.
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