Deux jours après la restitution du Conseil national de la refondation sur le bien-vieillir et l’annonce des principales orientations de la réforme du grand âge par Jean-Christophe Combe, l’Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés non lucratifs sanitaires et sociaux (Uniopss) a dévoilé, jeudi 6 avril, son plaidoyer pour une politique d’autonomie. Intitulé « Faire de l’autonomie de chacun le cœur d’une société solidaire et inclusive », ce texte a pour ambition de mettre en avant « une approche globale de l’autonomie consistant à prendre d’un même tenant le grand âge et le handicap, l’établissement et le domicile », a revendiqué Daniel Goldberg, son président. Et ce dernier de définir l’autonomie comme « un état complet de maîtrise de son parcours de vie, de bien-être physique, mental et social, quelles que soient les situations liées au handicap et à l’âge ».
En cinq chapitres et 50 fiches-actions, l’Uniopss porte 350 propositions qui répondent « conjointement aux défis du vieillissement et à la prise en compte du handicap ». Les préconisations concernent à la fois les droits et la citoyenneté des personnes âgées et/ou en situation de handicap, l’attractivité des métiers et la formation, la gouvernance et le pilotage de ces politiques, le financement et la régulation de l’offre ainsi que l’innovation. L’union demande en particulier l’abrogation « définitive de la barrière de l’âge des 60 ans » entre grand âge et handicap. « Il s’agit de supprimer toutes les dispositions qui peuvent conduire à des ruptures ou à des différences de prise en charge entre les personnes. C’est un choix sociétal, un droit à l’accompagnement de tous », estime Etienne Petitmengin, président de la commission « autonomie » de l’Uniopss.
Refondre l’aide sociale à l’hébergement
L’Uniopss plaide aussi pour la mise en place d’un « droit opposable à l’accompagnement » (sur le modèle du Dalo pour le logement) ; l'augmentation du ratio minimal d’encadrement dans les structures à au moins 8 ETP (équivalents temps plein) pour 10 résidents en Ehpad ; la création d’un service public territorial de l’autonomie (SPTA) qui ne soit pas « un guichet de plus dans le millefeuille administratif » ; la mise en place d’une prestation universelle autonomie ; ou encore la refonte de l’aide sociale à l’hébergement.
Enfin, l’Uniopss juge « prioritaire » de diminuer le reste à charge, en établissement comme à domicile, et souhaite pour cela expérimenter un bouclier « dépendance » : « Suite à plusieurs années d’accueil en Ehpad ayant entraîné un épuisement des ressources de la personne, une aide financière pourrait lui être proposée. Cette aide viendrait couvrir le différentiel entre les ressources de la personne (y compris celles issues de son patrimoine) et le tarif hébergement, sans que cette aide ne puisse être récupérée sur sa succession. ».
>>> Lire le plaidoyer de l’Uniopss