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Ehpad Korian - Bel Air : nouveau conflit social à Clamart

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Des salariés du groupe Korian ont manifesté devant l’Ehpad Bel Air de Clamart, ce lundi 8 novembre (photo d’illustrationà.

Crédit photo Antoine Wdo / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Mouvement social - Après trois jours de grève en juillet, une trentaine de personnes ont manifesté lundi 8 novembre devant l’établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes Korian - Bel Air de Clamart (Hauts-de-Seine) pour « dénoncer le management délétère ».

Lundi 8 novembre, une trentaine de personnes se sont rassemblées devant l’Ehpad (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) Korian- Bel Air, à Clamart (Hauts-de-Seine), pour protester contre un « management délétère ». Les accusations font état, entre autres, de « conditions de travail dégradées et management violent », de « pression excessive sur l’équipe soignante », de « remarques humiliantes » et d’un « manque de considération total ».

La situation n’est pas nouvelle. En juillet dernier, une grève de trois jours avait secoué l’établissement. Si un protocole de sortie de conflit avait été signé le 16 juillet  (« un véritable consensus », se félicitaient à l'époque les parties prenantes), la CGT déplore un durcissement du management depuis l’arrivée de la nouvelle directrice, Virginie Allibert, en mars 2021. « Les salariés viennent avec la boule au ventre, sont en souffrance, assure Malika Belarbi, secrétaire de la CGT Santé et action sociale du 92. J’ai reçu une vingtaine de témoignages, tous plus édifiants les uns que les autres. »

Remerciée après quinze ans de maison

« Je m'inscris totalement en faux par rapport à ce soi-disant "management délétère". Je ne pourrais évidemment pas l’accepter, répond Jean-Pierre Corre, directeur régional du groupe Korian. Après les trois jours de grève du mois de juillet, je pensais que nous avions une envie commune :  la bonne prise en charge du résident. » Pourtant, la CGT pointe « un acharnement » à l’encontre du personnel : depuis mars 2021, le syndicat comptabilise 18 convocations et neuf licenciements. « Toutes les mesures disciplinaires sont, malheureusement, justifiées, certifie Jean-Pierre Corre. Certains ont été licenciés pour faute, d'autres pour absences, d'autres encore parce qu'ils ne pouvaient plus continuer leur contrat de travail. Mais c'est la vie "normale" d'un établissement médico-social en ce moment. Il y a de multiples raisons pour qu'il y ait des licenciements. »

Pour la CGT, les motifs « ne sont pas réels et sérieux ». Malika Belarbi rapporte par exemple : « Une aide-soignante a été sanctionnée car elle a réchauffé 13 croissants au lieu de 10une secrétaire de direction, qui a quinze ans de maison, a été jugée "désordonnée" dans son travail. Elle a été renvoyée pour ce motif. Une autre a été licenciée pour faute grave en raison d'un défaut de soin. Mais le lendemain, elle a été recrutée dans un autre Ehpad du groupe Korian. On ne peut pas virer quelqu'un pour faute grave et le réintégrer le lendemain ! On marche sur la tête ! » Pour la déléguée syndicale, « la nouvelle directrice a eu ordre de liquider tout le personnel récalcitrant ».

« Nous avons dû remettre un cadre »

Jean-Pierre Corre avance un autre argument pour expliquer la « particularité » de cette structure. « Cet Ehpad a beaucoup souffert pendant la pandémie. La pression médiatique a été très importante, la pression sur les équipes aussi. C'est un site qui a été très exposé, admet-il. Après enquête, l’ARS a effectivement observé des dysfonctionnements qu'il convenait de reprendre. Il y a eu trop de mauvaises habitudes, de non-considération du résident. Nous avons dû remettre un cadre. Je soutiens donc la directrice dans la démarche qu'elle a aujourd'hui de remise à niveau de cet établissement par rapport à nos obligations. »

Après une réunion extraordinaire du CSE (comité social et économique), une expertise CHSCT (comité d’hygiène de sécurité et des conditions de travail) devrait prochainement être diligentée. « Ce site doit retrouver une sérénité et un dialogue qui correspondent à l'attente des résidents », affirme Jean-Pierre Corre. Un vœu loin d’être atteint tant le dialogue social semble rompu.

 

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