« Nous sommes inquiets car la situation sociale de notre pays ne s’améliore pas structurellement et qu’à cause notamment de l’inflation, qui va encore prendre de l’ampleur dans les prochains mois, les trois dimensions de la pauvreté ne cessent de s’aggraver. » Le président de l’Uniopss (Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés non lucratifs sanitaires et sociaux), Daniel Goldberg, ne mâche pas ses mots.
Lors de la conférence de presse de rentrée de son organisation, jeudi 21 septembre, à Paris, il a répété ce que tous les acteurs de terrain disent depuis des mois : la situation ne cesse de se dégrader. L'Uniopss estime qu'« il est temps pour le gouvernement de véritablement passer à l’action dans le domaine de la solidarité », rappelant « l’urgence sociale de notre pays » et réclamant « plus de cohérence dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques sociales ».
« La réponse du gouvernement est loin d’être à la hauteur »
L’Uniopss déplore en effet un élargissement de la pauvreté avec l’apparition de nouveaux publics, notamment des jeunes, mais aussi des seniors ou encore des travailleurs pauvres. Bien que la Première ministre, Elisabeth Borne, ait présenté, le 18 septembre, un « Pacte des solidarités » pour corriger les inégalités structurelles, l’organisation juge – comme d'autres acteurs du secteur – que « la réponse du gouvernement est loin d’être à la hauteur des enjeux ».
Pour l’Uniopss, les priorités sont les suivantes :
- revalorisation des minima sociaux (incluant l’ASPA et l’AAH) au-dessus de l’inflation ;
- ouverture du RSA aux jeunes dès l’âge de 18 ans ;
- création de 200 000 emplois aidés pour les plus éloignés de l’emploi ou encore tripler le monant du chèque énergie, et des aides accrues pour la rénovation des logements.
L’organisation milite, par ailleurs, pour la construction massive de logements sociaux et le passage de 30 000 à 60 000 logements très sociaux. Elle plaide enfin « pour une vision claire et engagée, suivie de décisions structurantes dans la quasi-totalité des politiques publiques des solidarités et de la santé (…). Dans ce cadre, les associations doivent cesser d’être considérées comme de simples opérateurs mais bien comme des co-pilotes, aux côtés des pouvoirs publics, de la mise en œuvre des politiques sociales. »
>>>> Lire le communiqué de l'Uniopss