Dans le premier épisode de ce podcast produit par l’association l’Alpil, Marion, une travailleuse sociale qui a passé neuf ans sur le terrain du mal-logement, nous livre un témoignage poignant de son quotidien. La misère et l’impuissance laissent des traces profondes. Elle décrit avec une émotion palpable les réalités qu'elle a côtoyées : « Des enfants à moitié nus, sans hygiène, leurs affaires trempées par la pluie, une saleté omniprésente ». Des scènes, dit-elle, « qui contrastent violemment avec celles des enfants joyeux, récupérés à la sortie de l'école par leurs parents, et qui jouent en toute insouciance ».
Son récit est aussi un cri d’alarme vis-à-vis de l’impuissance ressentie par beaucoup de travailleurs sociaux face à l’ampleur du problème. « Il faut s’indigner de ça », insiste-t-elle. Si la lutte pour donner une voix à ceux qui vivent dans des conditions inhumaines est essentielle, elle est aussi épuisante. Marion parle d’un système qui, tout en cherchant à aider, semble souvent moraliser la pauvreté et imposer des barrières administratives difficilement surmontables.
Au fil du podcast, Marion livre un constat accablant : la rue détruit. La lutte contre le mal-logement ne se résume pas à fournir un toit. Il s’agit de reconnaître et de répondre à la souffrance humaine, dans un contexte où l’urgence est devenue la norme.
>>> Pour écouter le podcast : Hébergement d’urgence en crise : tenir dans le temps
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