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Asile : les associations en première ligne dans l’accueil des réfugiés afghans

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La prise en charge des personnes évacuées d'Afghanistan repose sur la mobilisation des associations.

Crédit photo AFP / Etat-major des armées
Les évacuations massives de citoyens afghans vers la France depuis la prise de pouvoir de Kaboul par le mouvement islamiste taliban mettent à rude épreuve les associations chargées de l’accueil et de l’accompagnement des demandeurs d’asile et des personnes précaires.

Hébergement, alimentation, accompagnement social et sanitaire... A la suite de la chute de Kaboul aux mains du mouvement taliban le 15 août, la prise en charge des milliers d’Afghans évacués vers la France depuis le 18 août repose sur la mobilisation des associations des secteurs de l’asile et de la précarité.

De nombreux professionnels sont appelés à accueillir les ressortissants à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, à les transférer en bus vers des lieux d’hébergement et à assurer leur accompagnement.

Lancée dès l’arrivée des premiers vols par la délégation interministérielle à l’accueil et à l’intégration des réfugiés (Diair), l’organisation des transferts s’opère au pied levé.

« Nous avons assuré les premières arrivées les 18, 19 et 20 août. Les services de l’Etat cherchaient des associations à même d’accueillir 250 personnes en 24 heures. Nous accompagnons actuellement 500 personnes hébergées en hôtels réquisitionnés », explique Hélène Soupios-David, directrice « plaidoyer » pour l’association France terre d’asile.

Création de structures ad hoc

En matière d’hébergement, d’autres moyens sont mis à disposition. Comme en région Auvergne-Rhône-Alpes, où l’accueil des nouveaux arrivants est assuré depuis mercredi 25 août. L’association Forum-Réfugiés-Cosi a réparti une centaine de personnes sur deux sites. « Une partie des arrivants est hébergée dans une de nos structures allouées au dispositif national d’accueil (DNA) en attente de réhabilitation, où des places étaient vacantes. L’autre partie a été placée dans des locaux mis à disposition par la ville de Villeurbanne, dans le Rhône », indique Jean-François Ploquin, directeur général de l’association.

Pour assurer les accompagnements juridique, sanitaire, psychologique et/ou alimentaire, la mobilisation d’équipes multidisciplinaires est nécessaire. Là encore, les associations s’organisent via le déploiement de personnels volontaires travaillant sur d’autres dispositifs au sein de leur structure ou grâce à l’embauche de travailleurs sociaux.

« Je suis étonnée. Sans les associations, l’Etat n’aurait jamais pu prendre en charge ces populations. En tant qu’hébergeurs, il nous est aussi demandé d’assurer l’arrivée à l’aéroport, la répartition du public ainsi que le transfert », indique Armelle de Guibert, directrice adjointe de l’association Aurore.

Parmi les autres enjeux majeurs, l’entrée des personnes afghanes dans le DNA. A leur arrivée sur le territoire français, un visa de quinze jours leur a été attribué. Il s’agit du temps alloué pour déterminer si elles souhaitent déposer une demande d’asile pour obtenir le statut de réfugié. Si tel est le cas, elles intégreront le DNA mais seront exemptées d’un passage en structure de premier accueil des demandeurs d’asile (Spada) pour être directement orientées vers les guichets uniques des préfectures. Ce qui signifie aussi que,à l’issue de ces quinze premiers jours, en intégrant le DNA, les ressortissants afghans devront être réorientés vers les structures d’accueil dédiées.

Incertitude sur l’hébergement

Au regard de la tension existante au sein des centres d’hébergement d’urgence, la question du nombre de places disponibles pour les accueillir se pose. « A notre connaissance, les places sont insuffisantes. Nous attendons de voir ce que va proposer l’Ofii [Office français de l’immigration et de l’intégration], puisque le ministère de l’Intérieur assure que des solutions vont être proposées à tous. Sinon, nous resterons mobilisés », assure Hélène Soupios-David.

Pour l’instant, sur le plan budgétaire, le financement des actions menées repose sur les fonds propres des associations. « J’ai créé un compte analytique dédié pour que les dépenses ne reposent pas sur nos services. Les salariés mobilisés sont payés en heures supplémentaires », explique Armelle de Guibert. La mise en place de conventions « cadre » et « de financement » est prévue pour les prochains jours.

 

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