Recevoir la newsletter

"Si rien n’est fait, la seule perspective, c’est le chaos" (Pascal Brice)

Article réservé aux abonnés

Pascal Brice congrès Fas Nancy journées du travail social 2024 travail social profession débats ateliers

"Il faut que nous réfléchissions sur nous-même", assure Pascal Brice, président de la FAS, en amont du congrès organisé les 24 et 25 septembre 2024 à Nancy.

Crédit photo Fas / DR
Le congrès #JournéesDuTravailSocial, organisé les 24 et 25 septembre à Nancy par la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS), donne l’occasion aux professionnels de partager leurs difficultés autant que leurs avancées. Selon le président de la fédération Pascal Brice, il s’agit d’un nouveau moyen de mobilisation pour lutter contre le mépris auquel le secteur est confronté.

[Interview] Le contexte d’incertitude politique et d’accroissement de la pauvreté, qui touche 10  millions de personnes, impacte directement le quotidien des travailleurs sociaux. Par le biais d’une prise de conscience collective, Pascal Brice, président de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) entend fédérer le secteur.

ASH : Quels sont les enjeux de ce congrès ?

Pascal Brice : Il s’agit d’étendre les mobilisations pour la solidarité. Les interrogations et les inquiétudes se révèlent lourdes au sein du secteur. L’enracinement de la pauvreté et l’extension de la précarité pèsent sur de nombreuses personnes, ainsi que sur les associations. Des incertitudes subsistent également quant à l’orientation des politiques publiques avec, d’une part, le repli budgétaire mené « à l’aveugle » et, d’autre part, l’observation d’une forte stigmatisation envers les individus les plus démunis.

Que ce soient les travailleurs sociaux, les bénévoles ou les directions d’associations, les acteurs ont le sentiment d’être dans une impasse. Ils se trouvent pris dans des logiques très bureaucratiques et sont fragilisés, tant sur le plan financier, que par le temps qu’ils passent à faire et à défaire.

Le congrès de Nancy est donc l’occasion de se retrouver pour prendre la mesure de nos forces, c’est-à-dire de tout ce qui se construit au sein des associations.

> A lire aussi : Quand les institutions aggravent la précarité

A quoi faites-vous référence ?

Lorsque je me rends au sein de structures, j’observe de nombreuses initiatives et je prends conscience des perspectives qui s’ouvrent, y compris sur des questions de transformation écologique. Cela concerne aussi par exemple les évolutions de l’organisation du travail, le management, le droit des femmes ou encore la participation des personnes. Je constate que l’innovation sociale est partout.

Pourquoi est-il important que les acteurs se rencontrent ?

Il est nécessaire de partager ses inquiétudes, notamment au regard des politiques publiques. L’idée est aussi d'échanger autour de valeurs et de principes fondamentaux, c’est-à-dire ceux du travail social et de l’action associative contre la pauvreté. Ces journées sont par ailleurs organisées pour se confronter aux réalités de la société. Comment est-ce qu’on partage, dans un moment où les valeurs de solidarité sont très bousculées ? Et comment on reste déterminé à avancer, tout en demeurant lucide sur ce qui traverse la société ? La réponse est claire : en cherchant des alliances et en prenant la mesure de ce que nous sommes capables de faire.

>>> Sur le même sujet : Uniopss : l’austérité dans le champ des solidarités serait un non-sens politique économique et social

Vous restez donc optimiste…

Oui. Toujours. Ce congrès est l’occasion de démontrer que si rien n’est fait, le chaos est proche. En tournant le dos à tout ce que le travail social peut apporter, la société se fragmentera et la précarité continuera d’augmenter. Face à ce poison, nous sommes convaincus qu’il existe un antidote : notre ancrage dans la réalité sociale, notre capacité à protéger, à accompagner, à entendre, à construire et à inventer.

Mais cela signifie aussi qu’il faut que nous réfléchissions sur nous-même. Prêcher dans le désert ne sert à rien et faire des leçons de moral est inutile. En revanche, il est essentiel d’ancrer les valeurs et les principes de la solidarité dans des réalités sociales. La société doit être convaincue que là où la peur et les vulnérabilités s’installent, le travail social apporte des solutions.

Vous avez écrit un courrier au Premier ministre Michel Barnier le 13 septembre, à la suite de sa nomination. Quelles sont vos attentes ?

Une clarification est nécessaire. Il faut d’abord cesser de stigmatiser les personnes précaires et les personnes étrangères. Cela ne répondra pas à la crise qui touche les classes moyennes. Nous sommes dans une phase de réinvention de la solidarité et les choix budgétaires doivent s’y conformer rapidement. Il y a urgence, car plus de 2 000 enfants dorment à la rue.

En somme, nous appelons une nouvelle fois à une programmation sur la durée de tout ce qui alimente la lutte contre la grande pauvreté et le sans-abrisme. Il en est de même pour les décisions d’urgence. Le mépris envers les associations et la société civile dure depuis trop longtemps.

>> La lettre de Pascal Brice adressée au Premier ministre

 

Métiers et formations

Insertion

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur