Recevoir la newsletter

Approche communautaire : des jardins collectifs contre les incivilités (8/9)

Article réservé aux abonnés

A Hyères, l'association de prévention spécialisée du Var a facilité la création de potagers, dans une logique d'intervention communautaire. 

Crédit photo DR
A Hyères, l’Association de prévention spécialisée (APS) du Var a mobilisé les habitants d'un quartier prioritaire autour de la création de jardins potagers. Un prétexte qui a participé à apaiser les relations de voisinage.  

Des jardins partagés au pied des immeubles ? Sur le papier, rien de plus classique. Dans les faits, le projet mené par l’Association de prévention spécialisée (APS) du Var se distingue par sa méthode et ses objectifs. Educatrice à Hyères dans un quartier prioritaire de la ville, Chrystèle Ugé a fait germer l’idée d’installer des jardins potagers en lieu et place d’espaces dépréciés par les incivilités et la délinquance. Une vingtaine d’habitants ont planché sur le sujet. « Mon rôle, explique l’éducatrice, consiste à animer le groupe pour maintenir son dynamisme, les réflexions, à ouvrir des portes au niveau des institutions. »

L’APS a beau cibler, dans le cadre de ses financements, des jeunes de 11 à 21 ans, le projet a rassemblé à sa création des habitants de 18 à 70 ans. « En prévention spécialisée, on doit appréhender le quartier dans sa globalité, créer des interactions pour faire en sorte de mieux vivre ensemble », justifie Chrystèle Ugé. De l’idée à la réalisation, le collectif, qui a « tout pensé de A à Z », a obtenu l’accord du bailleur social, débloqué des subventions et mis en place une organisation…

Rapidement, les plus jeunes ont mis, eux aussi, la main à la terre, fabriquant le compost, coupant et tressant de la canne de Provence pour installer des clôtures… Formée au développement du pouvoir d’agir des personnes et des collectifs, selon les approches du professeur québécois Yann Le Bossé, l’éducatrice a affiné sa posture au cours du projet, composant avec les conflits de voisinage. « Il faut être vigilant quant à notre façon d’interagir, et considérer que les personnes savent mieux que nous ce qu’elles veulent. »

Dix ans plus tard, le groupe se réunit toujours une fois par mois. « Des habitants qui ne se seraient jamais parlé ont appris à se connaître. Et ceux qui évitaient le secteur n’y passent désormais plus la peur au ventre. »

 


Notre dossier sur l'approche communautaire :

1. Pourquoi l'approche communautaire peine à prendre son envol en France ?
2. « L’action collective est potentiellement subversive »
3. A Bordeaux, Médecins du monde au chevet des livreurs ubérisés
4. Solidarités International et la bataille de l’eau
5. A Marseille, justice sociale et bidonville
6. A Dieppe, l’aventure dans les quartiers
7. A Lille, ATD quart monde recrée les liens avec l’école
8. A Hyères, des jardins collectifs contre les incivilités
9. Développer une action collective en 4 étapes

Métiers et formations

Insertion

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur