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A Marseille, Just bouscule les codes du travail social (5/9)

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Avec son programme phare "les régisseurs sociaux", Just sécurise avec les personnes les accès à l'eau et à l'électrcité.

Crédit photo Capture écran d'une vidéo de l'association sur les régisseurs sociaux

L'association Just (Justice et Union pour la transformation sociale), née à Marseille en 2015, se distingue par son approche innovante et contestataire de la lutte contre l'exclusion. Ces "forts en gueule" Interviennent directement dans les bidonvilles, squats et rues. Ils s'appuient sur des "experts d'expériences" ayant eux-mêmes connu la précarité pour accompagner les personnes vers plus de justice sociale.

À lui seul, son nom – Justice et Union pour la transformation sociale – annonce la couleur. Créée en 2015 par des praticiens et chercheurs des hôpitaux de Marseille, puis « consolidée » en 2019, l’association Just revendique de ne pas faire du travail social classique. Elle intervient dans des lieux de vie habités par nécessité : bidonvilles, squats, rue… Avec un credo : « accompagner le changement pour plus de justice sociale en impliquant les personnes concernées par l’exclusion dans le rétablissement de leur capacité d’agir ». Son projet phare, les Régisseurs sociaux, consiste à développer des équipes mobiles constituées d’« expert d’expériences » ayant eux-mêmes connu des situations de précarité ou des parcours de migration. Sur le principe de l’« aller vers », elles sécurisent avec les personnes les accès à l’eau et à l’électricité, pour faire en sorte que leur situation ne se dégrade pas davantage. L’intervention s’effectue en binôme, en lien permanent avec le coordinateur. En parallèle, l’association mène un plaidoyer politique pour la résorption des bidonvilles.
 

Soutenue par la Fondation Abbé-Pierre, Just affiche une méthode contestataire. « Il faut de la tension, et pas seulement un appel à projet, pour créer le changement. On est forts en gueule, on se prend parfois des gamelles, mais on parle à tout le monde, en essayant de ne jamais instrumentaliser les personnes en situation de précarité », explique Jean-Régis Rooijakers, coordinateur de l’association.
 

Aujourd’hui, son expertise est reconnue par les pouvoirs publics. Mais aussi par une myriade d’acteurs associatifs, avec qui Just s’associe, privilégiant sans cesse la coopération à la concurrence. Elle a ainsi participé à la création de plusieurs lieux de vie, en habitat intercalaires. A l’image de l’Auberge marseillaise, qui réunit sept associations et la mairie pour accueillir depuis 2021 des femmes vulnérables. « On crée des alliances inédites et insolites avec des acteurs comme Yes We Camp et Nouvelle Aube – des Parisiens et des punks à chiens », s’amuse Jean-Régis Rooijakers, forçant volontairement le trait. « Et à partir de lieux altérés, qu’on modifie, on construit ensemble avec les personnes des solutions à leurs besoins. Loin des foyers d’urgence classiques, déshumanisés. »

>>> Pour en savoir plus : le site Just.earth  

 


Notre dossier sur l'approche communautaire :

1. Pourquoi l'approche communautaire peine à prendre son envol en France ?
2. « L’action collective est potentiellement subversive »
3. A Bordeaux, Médecins du monde au chevet des livreurs ubérisés
4. Solidarités International et la bataille de l’eau
5. A Marseille, justice sociale et bidonville
6. A Dieppe, l’aventure dans les quartiers
7. A Lille, ATD quart monde recrée les liens avec l’école
8. Graines de HLM
9. Développer une action collective en 4 étapes

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