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Les 11 enseignements de l’enquête sur les violences sexuelles dans l’enfance

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Elaboré à partir d’une étude inédite de l’Inserm (1), l’article de Elise Marsicano, Nathalie Bajos et Jeanna-Eve Pousson détaille les grandes caractéristiques des abus sexuels subis par les mineurs. Les chercheuses décryptent aussi à qui les personnes victimes durant leur enfance en parlent lorsqu’elles y parviennent.

1. Les femmes sont les premières victimes d’abus sexuels dans leur enfance (13 % contre 5,5 % pour les hommes).

2. Tous les milieux sociaux sont concernés par ce type de maltraitance, puisque 13,4 % des femmes qui révèlent ces violences avaient un père cadre supérieur et 12,2 % un père ouvrier. Néanmoins, les enfants dont le père n’avait pas d’emploi stable ou était absent (décédé ou inconnu) sont davantage touchés que les autres.

3. L’agresseur appartient majoritairement à l’entourage familial. Parmi les  victimes, 35,7 % des femmes précisent qu’il s’agissait d'un membre de la famille. Les auteurs de violences contre les jeunes filles sont à 96,5 % des hommes (à 89,7 % pour les garçons), au premier rang desquels le père, puisque plus d’une femme sur trois a été maltraitée par lui. Côté masculin, le frère est le premier agresseur (21,8 %).

4. C’est très jeunes que les victimes sont exposées aux premières violences sexuelles. Environ 40 % d'entre elles ont eu lieu avant l’âge de 11 ans. Si l’agresseur est un membre de la famille, ce nombre dépasse les 50 %.

5.  Les violences sexuelles s'étalent plus fréquemment sur plusieurs années quand le pédocriminel est un membre de la famille, et à moindre degré, quand il s’agit d’un proche.

6. Le viol est le premier type d’abus subi (47 % pour les hommes contre 40 % par les femmes). Cette prédominance est encore plus marquée quand le violeur appartient à la famille.

7. Les 18-24 ans se confient davantage que leurs aînés. Mais la révélation reste difficile : seuls 51 % des femmes et 39 % des hommes en ont déjà parlé. Parmi ceux qui ont tenté de se livrer sans y parvenir, c’est l’absence de réaction de l’entourage qui semble avoir entravé le dévoilement. Plus les violences sexuelles se sont étalées sur la durée, plus les personnes déclarent s’être confiées.

8. Les attouchements sont moins fréquemment révélés que les viols. Cette tendance est plus forte chez les hommes (31,2 % contre 46,7 %) que chez les femmes (48,9 % contre 55,1 %).

9. C’est vers leurs proches que les victimes se tournent le plus facilement. Les premiers confidents sont les parents (21,1 % des femmes et 12,9 % des hommes), talonnés par les partenaires (17,5 % et 12,5 %) ou les amis (17,2 % et 10,3 %).

10. Les institutions recueillent peu la parole, qu’il s’agisse du secteur de la santé, de la police ou de la justice. D’autant plus si les personnes abusées se sont déjà confiées à leur entourage. Seuls 8,4 % des femmes et 8,3 % des hommes agressés par un membre de leur famille en ont parlé à la fois à leurs proches et à des professionnels.

11. La police ou la justice semblent susciter davantage de méfiance chez les femmes. Alors que ces dernières évoquent plus fréquemment leur situation que les hommes, l’écart se réduit à moins de 0,5 % quand il s’agit de dévoiler les faits aux représentants de la police ou de la justice.

 

>>>> Lire l'article Violences sexuelles durant l’enfance et l’adolescence : des agressions familiales dont on parle peu


(1) Effectuée à la demande de la commission indépendante sur les abus sexuels dans l’église catho­lique (Ciase), sur un échantillon représentatif de 28 011 personnes de plus de 18 ans, interrogées du 25 novembre 2020 au 8 janvier 2021. Ont été considérés comme abus sexuels le fait qu’une personne impose à une autre un acte à caractère sexuel. Autrement dit les viols, les tentatives de viol et les attouchements sans consentement.

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