Fin 2020, 11 % des personnes de 61 ans bénéficiaient d’un minimum social. Rendue publique le 27 février, la dernière étude de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) s’intéresse aux parcours des citoyens bénéficiant de minima sociaux aux abords des âges de départ à la retraite. Les résultats montrent que cette proportion diminue juste après l’âge légal pour atteindre 7,3 % à 62 ans. Une réduction qui s’inscrit dans le temps.
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« Même si la baisse ne s’explique pas exclusivement par l’augmentation des revenus liée à la liquidation de la pension, ces chiffres illustrent le fait que la retraite permet effectivement à certaines personnes de sortir des minima sociaux. Cela n’a toutefois pas lieu en une fois (à 62 ans) mais de façon étalée entre 62 et 67 ans », souligne la Drees dans un communiqué.
Pour de nombreux individus, la situation de précarité perdure. En effet, parmi les personnes de 70 ans et plus qui bénéficiaient de revenus minimaux à 59 ans, près de 44 % en perçoivent encore juste après 67 ans, c’est-à-dire l’âge d’obtention automatique du taux plein et près de 33 % à 70 ans. Parmi les personnes qui restent bénéficiaires, une majorité cumule minima sociaux et retraites de droit propre. Par ailleus, 12,5 % de l’ensemble disposent d’un minimum social sans retraite personnelle.
« La probabilité d’être encore dans les minima sociaux à 70 ans varie selon le type de minimum perçu », note l’administration gouvernementale.
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Réforme de 2010 et accroissement du nombre de bénéficiaires
L’étude liste par ailleurs les conséquences de la réforme des retraites de 2010 sur ce public. En relevant l’âge minimum légal de 60 ans à 62 ans pour la génération née en 1950, les générations nées à partir de 1955 se sont mécaniquement trouvées plus nombreuses avec des entrants à 60 et 61 ans. « Ainsi, pour la génération 1950, parmi celles qui étaient déjà bénéficiaires à 59 ans, 47 % continuent de bénéficier d’un minimum social à 60 ans tandis que ce pourcentage s’élève à 90 % pour les générations à partir de 1951 », pointe le document. Autre conséquence : à partir de la réforme, les individus déjà bénéficiaires d’un minimum social à 59 ans et qui le restent constituent la grande majorité du surcroît de bénéficiaires de minima sociaux induits par le changement législatif dans les deux tranches d’âge de 60 et 61 ans.
« Le manque de recul nécessaire ne permet pas, pour l’heure, de réaliser le même calcul suite à la réforme des retraites de 2023. Néanmoins, l’impact de cette dernière sera plus faible que celle de 2010, compte tenu du fait que seul l’âge minimal légal des retraités non inaptes a été relevé », conclut la Drees.
Les données présentées dans cette étude sont issues de l’appariement entre l’échantillon interrégimes de retraités (EIR) et l’échantillon national interrégimes d’allocataires de compléments de revenus d’activité et de minima sociaux (Eniacrams).
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