2023, excellent cru pour les Ecoles de la deuxième chance (E2C). Au cours de l’année écoulée, ce réseau de 159 établissements d’accueil et de formation à destination des jeunes de 16 à 25 ans en grande difficulté d’insertion, a connu « sa meilleure croissance » du nombre de stagiaires accueillis depuis 2012 ! Au total, 16 876 jeunes ont pu bénéficier d’un accompagnement au sein d’une école de la deuxième chance contre « seulement » 15 001 l’année précédente.
Déploiement du CEJ
Une croissance de 12,5% entre 2022 et 2023 – qui soit environ +8% de stagiaires par établissement - que le réseau explique par deux facteurs principaux : en premier lieu, le renforcement de son maillage territorial avec l’ouverture de 13 nouveaux sites en 2023. Mais surtout la montée en puissance du contrat d’engagement jeune (CEJ), un dispositif d’insertion pour les jeunes décrocheurs, initialement entré en vigueur en 2020 dans le cadre du plan « 1 jeune, 1 solution » déployé en fin de période pandémique et qui s’est, depuis, substitué à l’ancienne Garantie jeunes, auquel les E2C sont éligibles. « La volumétrie des prescriptions de CEJ émanant des missions locales et de France Travail en particulier, ont augmenté de 32% » calcule-t-on au sein du réseau.
Des effectifs féminisés et rajeunis...
Autre nouveauté qui a contribué à la croissance des effectifs : la possibilité ouverte aux écoles de n’accueillir plus seulement des décrocheurs, mais aussi des jeunes titulaires d’un niveau Bac ou équivalent (comme un brevet de technicien ou un brevet professionnel), mais présentant de grands risques en termes d’insertion sur le marché de l’emploi. Une innovation qui a notamment fait bondir le taux de féminisation des stagiaires accueillis au sein des établissements de 14%. En 2023, 47% des jeunes ayant trouvé leur place dans une école de la deuxième chance se montait ainsi à 47%.
Toutefois, cet accueil des jeunes ayant atteint le niveau Bac n’a pas pour autant foncièrement modifié la sociologie des stagiaires. 78,5% de ceux intégrés dans un parcours d’insertion l’an passé étaient sans diplôme et 90% sans expérience professionnelle. 83% étaient de nationalité française, 31% mineurs, 28% issus des quartiers de la politique prioritaire de la ville (QPV) et 6% disposaient d’une reconnaissance de travailleur handicapé (RQTH). Leur moyenne d’âge s’élevait à 19,5 ans, soit un léger rajeunissement des troupes par rapport à 2022 où elle était de 19,9 ans. Une situation qui s’explique notamment par la réduction du nombre de stagiaires ayant atteint les 25 ans.
L'apprentissage, voie de sortie de plus en plus plébiscitée
Le renforcement de l’accompagnement déployé en 2022 au sein du réseau aura porté ses fruits l’an dernier puisque les écoles de la deuxième chance auront enregistré un taux de sortie positive de 62% à l’issue d’un cursus, soit 9 points de plus que l’année précédente. 89% des stagiaires ont terminé leur séjour en E2C en validant une attestation de compétences acquises (ACA), reconnaissance de leur parcours au sein du réseau. Là encore, un chiffre en augmentation de 3 points par rapport à 2022. Sur ces 62% de sorties positives, 23% ont embrayé sur une formation diplômante ou qualifiante (24% pour les femmes), 22% sur un accès à l’emploi (dont 2% en emploi aidé) et 16% sur un contrat d’apprentissage. Un dispositif en nette progression chez les anciens des E2C depuis la réforme de 2018.
