Engagée depuis 2022, la rénovation du service public de l’emploi qui s’est donné pour objectif l’atteinte du plein emploi à l’horizon 2027, s’est traduite le 1er janvier dernier par la création de France travail, la nouvelle entité qui accueille désormais sous un même toit les anciens services de Pôle emploi, les missions locales, les agences Cap emploi et les divers réseaux territoriaux de l’emploi.
Un périmètre qui doit encore s’étendre dès 2025 avec l’inscription automatique des près de deux millions d’allocataires du revenu de solidarité active (RSA) qui bénéficieront tous d’un « accompagnement renforcé » dans leur parcours de retour à l’emploi.
>>> A lire : Moins de la moitié des allocataires du RSA inscrits à France travail
Or, même si France travail devrait être affecté par les récents coups de rabot budgétaires présentés dans le projet de loi de finances pour 2025, la nécessité de développer une culture commune au sein de la nouvelle entité et de favoriser « l’interconnaissance » entre les 160 000 professionnels de l’insertion qui y évoluent, impose la mise en place de processus d’acculturation. C’est le projet porté par le nouveau portail – l’Académie France travail – déployé depuis le 23 septembre dernier.
"Chacun travaille dans son couloir"
« Aujourd’hui, ces professionnels travaillent tous avec le même objectif, mais chacun dans leur couloir » explique Caroline Comte, directrice qualité et performance du développement des talents et des compétences au sein de France travail. Une situation qui se traduit par la méconnaissance de certains agents de problématiques particulières (handicap, emploi des jeunes, accompagnement des bénéficiaires du RSA, etc.) et donc une moindre qualité du service rendu.
« L’Académie a été pensée comme la première pierre de la création d’une culture commune entre les acteurs », poursuit-elle. Pour la mettre en place, plus de 2 000 professionnels venus d’horizons différents (Epide, écoles de la deuxième chance, conseils départementaux, travailleurs sociaux, acteurs de l’insertion par l’activité économique, etc.) ont été sollicités pour créer des contenus de formation spécifiques déployés tant en présentiel qu’en e-learning.
Focus sur l'accompagnement des allocataires du RSA
Les agents y trouveront entre autres des modules visant à « identifier le désengagement » d’un demandeur d’emploi, « découvrir l’expérimentation “Territoire zéro chômeur de longue durée” », « faire connaître l’aide à la garde d’enfants » aux parents en recherche d’emploi ou aider un allocataire du RSA à « valoriser son image professionnelle ».
En prévision de l’inscription automatique de l’ensemble des bénéficiaires du RSA en janvier prochain, un effort tout particulier a été effectué en direction des professionnels concernés. « Nous proposons ainsi des modules e-learning visant à réaliser un diagnostic socioprofessionnel des allocataires du RSA, ou à ajuster le parcours d'accompagnement, destinés aux conseillers France travail, aux travailleurs sociaux et aux conseillers en insertion professionnelle », détaille Caroline Comte.
Depuis son ouverture, 15 000 professionnels ont déjà suivi une formation via l’Académie. La direction de France travail s’est donné l’objectif d’y sensibiliser les 160 000 agents de son réseau à l’horizon 2025.
>>> Sur le même sujet : Expérimentation RSA : "L’innovation majeure, c’est la collaboration entre agents France travail et travailleurs sociaux"
