Recevoir la newsletter

Ce que l'OIP reproche à Michel Barnier

Article réservé aux abonnés

Maison d'arrêt prison Michel Barnier premier ministre discours général condition de détention gouvernement OIP Observatoire international des prison

"Les prisons françaises enferment déjà près de 4 000 personnes de plus que le nombre de places prévu à l’horizon 2027", détaille l'OIP dans son courrier adressé au premier ministre.

Crédit photo Philippe Lopez / AFP
Les critiques pleuvent. Par une lettre ouverte datant du 7 octobre, l'Observatoire international des prisons (OIP) déplore l'approche populiste du chef de l'exécutif, malgré "la gravité de la crise carcérale". Résumé des principaux griefs de l'association.    

Bien que le nouveau premier ministre ait déclaré vouloir insuffler un vent nouveau sur l’agenda politique, rien de nouveau à l'ombre. Si on en croit sa délaration de politique générale, le chef du gouvernement ne prévoit pas de s’attaquer aux nombreuses problématiques du secteur carcéral.

Par une lettre ouverte adressée Michel Barnier le 7 octobre, l’Observatoire international des prisons (OIP) rappelle les enjeux relatifs au respect des détenus et à celui des personnels exerçant en prison. D’abord au regard de la moyenne d’occupation des établissements : 127 % au global, 154 % pour les maisons d’arrêt, dont plus de 200 % pour 17 quartiers de détention. Une réalité qui bafoue, de longue date, les droits fondamentaux des personnes incarcérées.

> A lire aussi : Comment s’organise le contrôle des comptes de gestion des majeurs protégés ?

« Les conditions de détention sont de plus en plus indignes, avec des personnes détenues qui s’entassent à deux ou trois dans des cellules exiguës, et 3 609 d’entre elles qui dorment sur des matelas de fortune posés à même le sol. L’accès aux soins, aux activités et à l’accompagnement est toujours plus illusoire, aux antipodes de l’objectif de réinsertion fixé par la loi », souligne l’OIP dans son courrier.

Politique inadaptée

Depuis plusieurs décennies, la réponse politique consiste selon l'association à construire de nouvelles prisons. « Cette politique immobilière n’a jamais permis de rattraper l’envolée des condamnations à l’emprisonnement, établissant l’équation largement éprouvée selon laquelle plus on construit, plus on enferme ».

Entre 1990 et 2024, le nombre de places de prison a grimpé de 25 152, et celui des personnes détenues de 30 477. Une politique jugée de « contre-productive » par l’organisation. Selon elle, les alternatives se situent dans la rénovation des bâtiments, le développement des dispositifs d’insertion et l’accompagnement des personnes détenues.

L’OIP pointe aussi « la gravité de la crise carcérale qui interdit d’attendre plus longtemps. Extraire le débat démocratique des discours populistes et des postures idéologiques est possible, à condition que le gouvernement adopte un discours de vérité ». Michel Barnier a en effet déclaré que les Français souhaitaient que les peines soient réellement exécutées. Pourtant, selon le ministre de la Justice, 95 % sont déjà nmises à exécution. Par ailleurs, deux tiers des personnes détenues sortent de prison sans avoir pu bénéficier d’un accompagnement à la réinsertion, rappelle le document.

> Sur le même sujet : Santé mentale, handicap, RSA,… Quels chantiers sociaux à l’agenda du gouvernement Barnier ?

Agir rapidement

« Vous préconisez des « peines de prison courtes et immédiatement exécutées pour certains délits ». N’est-ce pas ce que produisent déjà les comparutions immédiates, dont l’usage ne cesse de se développer, bien qu’elles soient largement dénoncées comme une justice expéditive ? » questionne l’observatoire avant de conclure : « Des politiques pénales et pénitentiaires différentes sont non seulement possibles, mais surtout urgentes ».

>> Découvrir l’intégralité de la lettre au premier ministre

M. le Premier Ministre, @MichelBarnier, vos annonces font fi de la gravité de la crise carcérale !
La surpopulation atteint des niveaux critiques. Multiplier les peines de prison, comme vous le proposer, est irréaliste et explosif. Ayez le courage de dire la vérité aux Français. pic.twitter.com/vEAfIM1uaM

Insertion

Société

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur