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Travail social en milieu rural : quand toute une vallée est redynamisée

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La Maison des Cimes, centre d'accueil d'urgence diffus, situé à l'Hospitalet-près-l'Andorre (Ariège), a ouvert ses portes en 2020

Crédit photo DR
En Ariège, un petit village revit depuis l’ouverture, début 2020, de la Maison des cimes. Ce centre d’accueil d’urgence diffus, géré par l’association Solidarité Pyrénées, accueille des femmes en grande précarité, avec ou sans enfants. Un projet qui profite autant aux usagers qu’à la commune.

Jusqu’en 2020, L’Hospitalet-près-l’Andorre s’éteignait à petit feu. Dans ce petit village ariégeois d’à peine cent âmes, perché à 1 450 m d’altitude, le nombre de départs de familles était tel qu’il faisait craindre la fermeture de l’école. Face à ce déclin annoncé, une solution a été imaginée par des acteurs locaux archi-motivés. Son nom ? La Maison des cimes, une résidence sociale accueillant des mères célibataires en grande précarité. D’abord expérimentée pendant trois ans, la structure a été reprise en janvier 2023 par l’association Solidarité Pyrénées, emballée par le projet. « Nous avons aussi été séduits par l’énergie émanant des parties prenantes locales qui s’étaient creusé la tête pour sauver l’école tout en offrant un nouveau dispositif social au département », confie Cécile Pont, cheffe de service au sein de l’association. Depuis le passage de relais, la résidence sociale a muté en centre d’hébergement d’urgence (CHU) diffus. Y sont toujours prises en charge des mamans solos mais aussi des femmes seules, adressées par le 115. Dans cette vieille bâtisse rénovée avec goût, elles bénéficient d’un appartement indépendant d’une ou deux chambres le temps de se reconstruire. « L’idée est qu’elles choisissent à terme de s’installer dans le village ou ses environs, mais cela suppose qu’elles soient autonomes dans leurs déplacements et donc véhiculées », poursuit la responsable associative.

Moments « off »

Comme dans la plupart des zones éloignées en France, la mobilité est une préoccupation quotidienne à L’Hospitalet-près-l’Andorre. S’il y a bien une gare qui dessert Foix, la grande ville la plus proche, deux fois par jour, l’essentiel des trajets se fait en voiture. Eté comme hiver, les déplacements à quatre roues rythment les journées, et les distances se comptent en plusieurs dizaines de kilomètres de routes sinueuses. Pour transporter ses bénéficiaires, la Maison des cimes a investi dans deux véhicules, dont l’un de huit places, qui sert de navette. Au volant, l’un des deux salariés du CHU, dont Romuald Rogie, son coordinateur, qui avale les kilomètres sans sourciller. « Je passe facilement un tiers de mon temps à véhiculer les usagers, soit pour des démarches administratives, soit pour un rendez-vous médical ou encore pour faire des courses. Cela ne me pèse pas car ces trajets sont aussi des moments “off” très porteurs pour créer un lien différemment », relativise l’intervenant social. A L’Hospitalet-près-l’Andorre, l’enclavement géographique est d’autant moins mal vécu que la beauté de l’endroit, cerné de montagnes, est propice à l’apaisement. « Ici, l’éloignement ne représente pas une contrainte dans la mesure où les femmes qui nous sont adressées ont été préparées en amont. Résultat : elles y trouvent un sens, et parviennent à s’investir de façon approfondie et durable », se réjouit Cécile Pont en précisant que la durée moyenne de séjour est de 24 mois.

Une école conservée

Entre les départs et les arrivées régulières des familles, l’école est parvenue à se maintenir à flot et accueille à chaque rentrée scolaire une dizaine d’élèves, en comptant ceux de la commune voisine avec qui le village forme un regroupement pédagogique intercommunal. L’ouverture de la Maison des cimes bénéficie également aux villageois. C’est du moins l’autre mission que s’est fixée l’équipe sociale en proposant, au sein de son espace de vie sociale, au rez-de-chaussée de la structure, des activités accessibles à tous. « Pour l’instant, l’expérience s’est avérée très satisfaisante, les gens adhèrent au projet et font preuve de bienveillance vis-à-vis des femmes accueillies, constate Romuald Rogie. Il y a, dans cette commune, un dynamisme à toute épreuve qui se traduit par des solidarités de voisinage ; je pense au service de courses alimentaires regroupées ou au café des parents organisé par l’institutrice pour accompagner la parentalité. Tout cela est très positif pour le territoire et contribue à redonner vie à toute la vallée. »

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