L’action est peu commune. Vendredi 22 octobre, le Groupement des associations partenaires d'action sociale (Gapas) a rapporté avoir envoyé un courrier au Premier ministre signé à la fois par la présidence et la direction générale, ainsi que par trois des organisations syndicales représentées au sein de l’association (CFDT, CFE-CGC, FO). Seul Sud santé-sociaux n’a pas participé à cette action de mobilisation destinée à signaler les « iniquités » causées par les accords du Ségur de la santé. Comme de nombreux acteurs du champ du handicap, les signataires dénoncent un sentiment d’injustice et de non-reconnaissance d’une partie des professionnels du social et du médico-social privé non lucratif.
« L’initiative de cette lettre est née d’une discussion en CSE central [comité social et économique central] lors de laquelle nous remontions les inquiétudes du terrain vis-à-vis du Ségur », contextualise Gaëtan Ziga Mbarga, moniteur-éducateur et délégué syndical CFDT santé-sociaux. « Pour parvenir à changer ces iniquités, nous parlions de manifester. Seulement, par respect pour les personnes accompagnées, il est difficile pour les professionnels de se mobiliser de cette manière. Nous savons que les personnes accueillies perdent nécessairement en qualité de vie », complète Nathalie Farahi de la CFE-CGC. Rédiger conjointement ce courrier est alors apparu comme l’action la plus pertinente pour les différentes parties prenantes.
« La qualité de l’accompagnement est le point qui nous rassemble tous, quelle que soit notre place dans l’organisation, et même si nos avis diffèrent parfois », rapporte de son côté la direction générale du Gapas. Celle-ci avait déjà alerté le gouvernement en décembre 2020 quant au sentiment d’injustice latent chez les professionnels : « Nous associer pour porter ensemble cette lettre faisait sens pour chacun. »
Inquiétudes sur le portage des mesures
Le document revient sur le manque de clarté autour du terme « soignant ». Alors que les différents professionnels étaient considérés sur un pied d’égalité au plus fort de la crise et lors de l’obligation vaccinale, cela n’a plus été le cas lorsqu’il s’est agi de reconnaissance salariale, regrette Emmanuelle Pereira, déléguée syndicale centrale FO. « Nous demandons à ce que tout le monde soit augmenté : les AES [accompagnants éducatifs et sociaux], les éducateurs, les moniteurs-éducateurs, les kinésithérapeutes... »
A l’unisson, les signataires pointent les limites des avancées prévues dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) 2022 et expriment le souhait d’être auditionnés par le gouvernement pour aboutir à des mesures en faveur des personnels toujours exclus du Ségur. Mais la direction du Gapas prévient : « Notre inquiétude est celle du portage d’un Ségur pour tous. A l’échelle de l’association, si nous devions revaloriser tout le monde cela aurait un coût considérable. Il est pour nous fondamental d’avoir l’assurance que cette somme sera assumée, car c’est aussi là que se trouve la reconnaissance. »
[#ségurpourtous-communiqué de presse]
— GAPAS (@GAPASactu) October 22, 2021
3 syndicats représentés au @GAPASactu ainsi que Pierre Gallix, président et @Fbernard_Gapas, directeur général, se mobilisent pour la reconnaissance des droits et de l'engagement de tous les professionnels.
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