Un accord de principe « sur le plan de la restructuration financière » a été trouvé, le 1er février, entre Orpea, ses créanciers et la Caisse des dépôts. Il prévoit que « le bras financier de l’Etat » devienne l'actionnaire majoritaire du groupe Orpea, avec 50,2 % du capital. Une prise de contrôle qui « questionne le secteur non lucratif » au moment même où celui-ci souffre « de sous-investissement chronique des pouvoirs publics », comme l’estime l’Uniopss (Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés non lucratifs sanitaires et sociaux) dans un communiqué en date du 8 février.
Sans vouloir « juger de la nécessité ou non de ce sauvetage », la fédération rappelle que « les acteurs associatifs sont, pour la plupart, en grande difficulté pour boucler leur budget, n’ont pas de financements publics à la hauteur suffisante pour embaucher, innover socialement, développer leur activité, rénover leurs établissements et services ». Dès lors, « sauver Orpea sans aider le secteur non lucratif à se développer reviendrait de fait à affaiblir le secteur associatif ». L’Uniopss propose que la Caisse des dépôts « puisse réfléchir à de nouvelles modalités d'accompagnement des associations » et « la création d’un fonds d’innovation et de développement dédié aux acteurs non lucratifs ».
« Le secteur public s’effondre »
La Fnapaef (Fédération nationale des associations et amis des personnes âgées et de leurs familles), qui regroupe plusieurs centaines de familles de résidents en Ehpad, s’est également étonnée, le 2 février, de cette prise de contrôle par l’Etat. Et ce alors même « que le secteur public s’effondre et que l’on refuse de donner les moyens à l’ensemble des Ehpad tous secteurs confondus pour que l’accompagnement indispensable à la bientraitance des vieux puisse enfin s’installer ».
Enfin, l’AD-PA (Association des directeurs au service des personnes âgées) demande que l’Etat vienne « au secours de l’ensemble des établissements et services à domicile, faute de quoi les situations de déficit seront de plus en plus lourdes dans l’ensemble du secteur ». Selon cette association, à ce jour, la plupart des départements prévoient des augmentations de budgets de moins de 2 % pour les services à domicile et les établissements publics et associatifs. Et cela « malgré une inflation de 6 % à 7 % ».