C’est cette femme de 75 ans, retrouvée morte dans sa maison de Bernis (Gard) en mars 2024, plus de quatre mois après son décès. Cette nonagénaire et son fils de 60 ans, dont les corps ont été découverts dans leur appartement de Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne), plusieurs semaines après leur mort. Cet homme de 71 ans, oublié dans sa demeure avignonnaise en avril 2024 pendant plus de deux ans après son décès, sans que personne ne s’en alarme...
Au total, elles sont 30 personnes âgées à s’être éteintes en 2024 dans l’isolement le plus complet. Qu’ils aient vécu à Brest, Alberville, Angers, Nîmes ou Saint-Avold, qu’ils soient décédés à l’âge de 77, 63, ou 80 ans, tous ont connu « une mort sociale » les conduisant à une « mort solitaire ».
Un recensement que Les Petits Frères des pauvres opère une fois par an. Chaque année, l’association égrène les circonstances de la découverte de chaque défunt, s’astreignant à l’insoutenable litanie afin de dénoncer ces situations « inhumaines et inacceptables ne faisant l’objet d’aucune statistique officielle », « terribles révélateurs de l’appauvrissement des liens sociaux et de l’invisibilité de certaines personnes ».
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C’est la raison pour laquelle l'association caritative a décidé cette année d’appeler les pouvoirs publics « à mener une politique préventive beaucoup plus ambitieuse de lutte contre l’isolement grandissant » de ce public fragilisé.
Pour ce faire, l’organisation a lancé un appel à la mobilisation citoyenne au sein d’une campagne de communication digitale, et développé quatre recommandations :
- Créer en urgence un Observatoire de la mort solitaire.
- Mener des expérimentations avec les banques, La Poste, les distributeurs d’énergie, le Trésor public pour tester la mise en place d’un système d'alerte en cas de signaux inquiétants.
- Renforcer la coordination des acteurs du territoire (services sociaux, de santé et médico-social mais aussi commerçants, artisans) afin de mieux repérer les personnes âgées isolées.
- Développer les solidarités de voisinage.
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