Il s’agit d’une « accélération sans précédent », indique le dernier baromètre de Santé publique France qui compile les réponses de 24 500 personnes interrogées par téléphone. Plus de 13 % des personnes âgées entre 18 ans et 75 ans ont connu un épisode dépressif caractérisé (EDC) (1) en 2021. Cela représente une hausse de 3,5 points par rapport à 2017.
Au sein de la tranche d’âge comprise entre 18 ans et 24 ans, la progression est bien plus marquée avec une augmentation de 9 points sur le même intervalle (11,7 % en 2017 et 20,8 % en 2021). L’agence publique précise que la prévalence observée dans cette catégorie de la population lors des précédentes éditions du baromètre était « comparable au reste de la population ».
Les femmes apparaissent également plus exposées aux épisodes dépressifs et ce, à chaque période de leur vie. Pour les 18-24 ans, elles sont ainsi 26,5 % a rapporté un EDC au cours des douze derniers mois, contre 15,2 % pour les jeunes hommes. Entre 55 ans et 64 ans, ce chiffre passe à 15,9 % contre 7,7 %.
Impact de la crise sanitaire
« Le stress causé par la maladie de la Covid-19 et les restrictions imposées pour la contrôler apparaît comme l’une des principales hypothèses explicatives de cette hausse », analyse Santé publique France.
Les résultats de ce baromètre font écho à des chiffres récemment publiés outre-Atlantique par les centres de prévention et de lutte contre les maladies. Dans un rapport, la principale agence sanitaire fédérale des Etats-Unis indique que 30 % des lycéennes ont sérieusement envisagé de se suicider en 2021, contre 19 % en 2011. Elles sont également 57 %, soit environ deux fois plus nombreuses que les garçons, à s’être senties tristes ou désespérées sur une période d’au moins deux semaines.
(1) Un épisode dépressif caractérisé se définit par au moins un symptôme principal (perte d’intérêt, tristesse, déprime) et au moins trois symptômes secondaires (épuisement, manque d’énergie, troubles du sommeil, difficultés à se concentrer, pensées liées à la mort…). Ces symptômes doivent être observés sur une durée d’au moins deux semaines avec des répercussions sur les activités habituelles.