Recevoir la newsletter

« Mon inséparable », le droit à la sexualité des personnes porteuses de handicap

Après s'être immergée dans un Esat parisien, Anne-Sophie Bailly a réalisé un film touchant et nécessaire.

En salles le 25 décembre, le film « Mon inséparable » interroge sur l'accès à la sexualité et à la parentalilté des personnes en situation de handicap. Du jamais vu au cinéma.

Premier film d’Anne-Sophie Bailly, « Mon inséparable » raconte l’émancipation de Joël, un homme de 30 ans, atteint d’un retard intellectuel, vivant chez sa mère Mona qui l’a élevé seul. Leur relation est fusionnelle jusqu’au jour où Joël tombe amoureux d’Océane, qui travaille dans le même Esat que lui. La question de la sexualité des personnes en situation de handicap est posée d’emblée, celle d’avoir un enfant aussi.

Car très vite Océane apprend qu’elle est enceinte. Ses parents, qui n’ont jamais imaginé que leur fille puisse coucher avec un garçon, veulent qu’elle avorte. « Si votre bébé pleure, vous faites quoi ? », lui demande une médecin. « Je le prends dans mes bras », répond la jeune fille. Une question que l’on ne poserait jamais à une future maman considérée « normale ».

Et c’est là tout le mérite de ce film délicat : sensibiliser le grand public à ce grand tabou qu’est la sexualité et la parentalité des personnes en situation de handicap. Un impensé institutionnel et sociétal. Pour se retrouver, Joël et Océane sont obligés de se cacher dans le local réservé à la maintenance de leur Esat. Dans le dossier de presse, la réalisatrice pointe également les implants contraceptifs posés sur les jeunes femmes sans leur demander leur avis, l’absence de lits doubles dans les foyers, la difficulté de créer une famille quand on est « différent ».

L’autre intérêt de cette fiction, jouée par deux acteurs en situation de handicap dont un -Joël- est professionnel, réside dans le lien mère-enfant. La vie de Mona tourne autour de son fils depuis sa naissance. Le père, qui a refait sa vie, n’a jamais dit à ses deux autres filles qu’elles avaient un frère handicapé. Pourtant, elle aussi aimerait avoir un nouveau compagnon mais elle se sent épuisée, coupable et honteuse. Et puis comment se séparer d’un fils qu’elle sait fragile ? « La vulnérabilité d’un enfant en situation de handicap radicalise les craintes de son ou ses parents, elle rend le détachement plus difficile à opérer (…) », souligne Anne-Sophie Bailly.

Un film réussi sur la revendication des droits et des désirs des personnes en situation de handicap.

>>> A lire aussi: AESH : comment mieux faire valoir ses droits

 

Société

Autonomie

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur