A quelques jours de la journée internationale des violences faites aux femmes, la Fédération nationale Solidarité femmes (FNSF) publie ses chiffres annuels. Une fois de plus, le bilan est inquiétant. En 2021, la ligne du 3919, Violences femmes info, a pris en charge 92 674 appels, soit une augmentation de 14 % par rapport à l’année 2019. L’association note en revanche que le chiffre est en baisse comparé à 2020, année au cours de laquelle 99 538 appels avaient été recensés. « Rappelons que [ce] fut une année exceptionnelle pendant laquelle le trafic d’appels a connu une évolution spectaculaire du fait du confinement », souligne le rapport.
Autre fait notable : les horaires de la ligne d’écoute ont été étendus en juin 2021 à 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Ainsi, pendant six mois, les appels passés entre 23 heures et 7 heures ont représenté près de 9 % du taux d’appel sur la plateforme.
Au total, 50 931 appels sont liés à des violences faites aux femmes, ce qui représente une augmentation de 13 % par rapport à 2019. La grande majorité (92 %) concerne des violences conjugales, 7 % des violences sexuelles et 1 % des violences sexuelles au travail.
Violences psychologiques, verbales, économiques
Parmi les victimes, nombreuses sont celles à révéler subir plusieurs formes de violences : 85 % font état de violences psychologiques (dénigrement, mépris, humiliations, reproches), 76 % de violences verbales (injures et insultes) et 60 % de violences physiques. « Plus d’une femme victime sur dix déclare avoir été victime d’une tentative d’étouffement (1 262) ou de strangulation et 267 femmes dénoncent une tentative de meurtre ou de défenestration », détaille la FNSF. Arrivent ensuite les violences économiques, citées par 25 % des victimes – dont plus de la moitié signale un chantage pécuniaire –, les violences sexuelles (11 %) et les violences administratives (4 %).
« En 2021, près d’une femme sur cinq a déclaré lors de l’écoute avoir été menacée de mort. C’est deux fois plus qu’en 2019 et 2020 », déclare la fédération qui observe « une aggravation des violences : viols conjugaux, menaces de mort, tentatives de meurtre, violences économiques. »