Depuis 2017, le nombre de victimes de violences (1) entre membres d’une même famille, hors conjoint ou ex-conjoint, augmente chaque année, en moyenne, de 12 %. Dans un contexte de libération de la parole, l’année 2023 ne déroge pas à la règle : les services de police et de gendarmerie ont enregistré quelque 82 800 victimes de violences intrafamiliales non conjugales, soit une augmentation de 14 % en un an.
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L’étude, que publie chaque année le service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI), rattaché à la place Beauvau, souligne que cette évolution ne reflète pas seulement celle de la délinquance.
Elle est aussi à l'image de « la propension à porter plainte », laquelle « dépend de la nature de l’infraction, du contexte dans lequel elle a été commise, de l’évolution de la sensibilisation de la société à ces phénomènes et des conditions d’accueil et de protection des victimes, comme de prise en charge des auteurs ».
La moitié des victimes dénoncent ainsi des faits antérieurs à leur année d’enregistrement par les services de sécurité.
Violences physiques : les mineurs en première ligne
- 63 700 victimes de violences physiques, soit une augmentation de 15 %.
- 52 % des victimes sont des femmes.
- 75 % étaient mineures au moment des faits.
- Dans 30 % des cas, les violences ont entraîné une interruption totale de travail.
Violences sexuelles : les femmes, premières victimes
- 19 100 victimes de violences sexuelles, soit une augmentation de 8 %.
- 80 % des victimes de violences sexuelles sont des femmes.
- 96 % des victimes étaient mineures au moment des faits.
- Il s’agit le plus fréquemment d’agressions ou atteintes sexuelles (53 %) puis de viols ou tentatives de viol (33 %).
Les auteurs sont d'abord les parents…
- 60 800 personnes ont été mises en cause pour violences intrafamiliales non conjugales.
- 47 900 pour des violences physiques et 12 900 pour des violences sexuelles.
- 75 % des auteurs sont des hommes.
- 90 % sont majeurs.
- 64 % des violences physiques sont commises par les parents.
- Quand la victime est âgée de 45 ans ou plus, 88 % des violences physiques sont commises par les descendants.
- 36 % des victimes de violences sexuelles ont déclaré qu’un de leurs parents au moins était l’auteur, 27 % leur beau-père ou leur belle-mère, 17 % un membre de leur fratrie, 8 % un de leurs grands-parents.
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(1) Par violence, l’étude entend les violences physiques – allant des actes de torture ou de barbarie aux violences aggravées avec ou sans incapacité totale de travail – mais aussi sexuelles – allant du viol au harcèlement sexuel en passant par l’exploitation sexuelle et les atteintes aux mœurs. Elle exclut toutefois les homicides et tentatives d’homicides qui relèvent d’une catégorisation différente.