Déjà criante dans le secteur du soin, la crise du recrutement est encore plus marquée dans celui de la protection de l’enfance d’après les résultats de l’enquête. « La pénurie des métiers de l’humain touche particulièrement ce champ, a confirmé hier Daniel Goldberg, le président de l’Uniopps, lors de l’appel lancé par trois associations pour alerter sur l’avenir de la protection de l’enfance. Bien que connu, ce phénomène nous a surpris par son ampleur. Nouveauté, il concerne désormais aussi les personnels d’encadrement et non éducatifs. » Une situation qui provoque à la fois des problèmes d’attractivité, d’épuisement des professionnels, de taux d’encadrement, et entraîne la saturation de l’accompagnement des mineurs suivis.
- 97 % des adhérents ayant répondu déclarent avoir des difficultés de recrutement.
- Le taux de postes vacants atteint en moyenne 9 %, contre 5 % pour l’ensemble du secteur sanitaire, social et médico-social privé non lucratif, selon une autre enquête.
- 40 % des structures interrogées ont recours à l’intérim.
- 20 % des services ont été contraints de restreindre leur capacité d’accueil, que ce soit en semaine ou le week-end. Quelque 5 % ont même dû se résoudre à fermer totalement leurs services de façon ponctuelle.
- 60 % des services d’hébergement ou d’accompagnement ont été obligés d’aller au-delà de la capacité d’accueil réglementaire. Pour 30 % d’entre eux, ce dépassement est en outre permanent ou régulier. « Ce qui pose à la fois un problème d’éthique et de légalité », rappelle Daniel Goldberg.
- Environ 45 % des répondants se sont vu confier des jeunes qu’ils ne sont pas habilités à aider, puisque leur profil ne correspond pas à leur projet d’établissement, en termes de formation des équipes comme en termes d’équipements adaptés. 76 % de ces enfants sont en situation de handicap, troubles psychiques compris.