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Journées de l’Anmecs : "Le portable est devenu le doudou des enfants"

Sébastien Fosse, Anmecs

Sébastien Fosse, délégué régional Île-de-France de l'Anmecs, a piloté l'organisation de ces 13e Journées.  

[ENTRETIEN] L’Association nationale des maisons d’enfants à caractère social (Anmecs) organise ses 13e Journées nationales du 19 au 21 mars à Issy-les-Moulineaux en région parisienne. Intitulées « Le code a changé : à quoi ressembleront les maisons d’enfants demain ? », elles abordent les problématiques liées au numérique. Explications avec Sébastien Fosse, l'un des instigateurs de ce temps de formation et d’étude.

Délégué régional Ile-de-France de l’Anmecs, Sébastien Fosse a piloté l’organisation de ces journées de formation. L’enjeu : comprendre les usages des enfants et l’impact sur les pratiques professionnelles, évaluer les risques et savoir éduquer au numérique.

ASH : Pourquoi vous emparer aujourd’hui du numérique ?

Sébastien Fosse : Le sujet recouvre plusieurs enjeux pour le secteur. D’abord, celui de l’utilisation des outils par les professionnels. Les Mecs sont engagées dans le programme national ESMS numérique, qui vise la généralisation du dossier usager informatisé (DUI) dans les établissements et services du secteur. Qu’ils soient éducateurs ou veilleurs de nuit, les travailleurs sociaux doivent avoir un minimum de connaissances et de pratiques numériques. Et même pour les plus aguerris, les jeunes notamment, il est important de rappeler le cadre d’utilisation.

>>> A lire aussi : Anmecs : l’urgence à "prendre soin des maisons d’enfants"

Le numérique, c’est aussi une réalité qui impacte nos organisations, de plus en plus concernées par des cyberattaques, dont il est essentiel de se prémunir. Enfin, le numérique, très utilisé par les enfants, s’immisce dans l’accompagnement éducatif et la relation avec les travailleurs sociaux.

En quoi le « code a changé » dans les Mecs ?

Le téléphone portable, pour reprendre un symbole, est devenu le doudou des enfants et des ados. Son utilisation a des aspects positifs : elle favorise l’immédiateté du lien, entre éducateurs et enfants, lorsque par exemple l’un d’entre eux est en fugue, mais aussi entre parents et enfants. Ce qui n’est pas sans soulever des difficultés. Dans certains cas, le juge des enfants émet des restrictions concernant le droit d’hébergement ou l’instauration de liens familiaux via des visites médiatisées. Or dans la pratique, parents et enfants sont en lien via leur téléphone. D’où la nécessité de rappeler le cadre fixé par le jugement.

>>> Sur le même sujet : Protection de l'enfance : les réseaux sociaux vont devenir incontournables (6/6)

Les pratiques numériques comportent des risques, comme ceux liés à la prostitution des mineurs. Elles induisent un nécessaire accompagnement des professionnels qui doivent s’entendre, avec les jeunes, sur des règles de vie. L’autre enjeu, enfin, est pédagogique : il s’agit d’éduquer au numérique.

De quelle manière sera abordée la thématique ?

Les journées de l’Anmecs sont des temps de formation et d’étude – l’association est certifiée Qualiopi. Cette année, la question du numérique y sera abordée selon des approches sociologiques, philosophiques ou encore juridiques, avec des experts comme Eric Fiat, Stéphane Blocquaux ou Serge Abiteboul.

>>> A lire aussi : Numérique : la relation augmentée, mode d’emploi (2/6)

Une table ronde consacrée au droit avec la présence de Véronique Béchu (Office mineurs), Raphaël Rault (avocat) et de Maryse Le Men Régner (Ciivise) abordera cette problématique, évoquée plus haut, de l’application des jugements avec le numérique, que l'on retrouve aussi dans les centres de détention.

Une autre table ronde s’intéressera au e-sport. Avec le témoignage, entre autres, d’un élève du lycée Pierre de Coubertin à Nancy, le premier à avoir ouvert une section e-sport en septembre 2023.

>>> Pour compléter : Extension du domaine du travail social

Le travail social doit-il s’inquiéter du développement de l’intelligence artificielle (IA) ?

L’IA s’immisce d’ores et déjà dans les pratiques : certains travailleurs sociaux commencent à l’utiliser pour réaliser des écrits professionnels. Pour les enfants, l’IA peut être un facilitateur dans le cadre de leurs recherches scolaires. Elle peut être aidante et permettre de développer des appétences. C’est une évolution sociétale à laquelle on se doit de s’intéresser. Mais il n’est pas question de remplacer les travailleurs sociaux par des robots. Les innovations technologiques ont eu beau faciliter les déplacements sur la route, on a encore besoin de nos jambes pour marcher. C’est pareil dans notre secteur. Le travail social et la vie des Mecs demeurent basés sur la relation et le partage.

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