Le secteur sanitaire et médico-social représente plus de 8 % des émissions de gaz à effet de serre nationales (près de 50 millions de tonnes équivalent CO2). Un chiffre méconnu et pourtant non négligeable. Développer « un système plus sobre, plus soutenable, circulaire et moins dépendant des énergies fossiles », telle est l’ambition de la feuille de route présentée le 22 mai par Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée de l'organisation territoriale et des professions de santé, lors du premier comité de pilotage (Copil) de la planification écologique dans les secteurs sanitaire et médico-social.
Le message : diminuer de 5 % par an les émissions de gaz à effet de serre jusqu'en 2050 « afin de respecter l'engagement national français de rester sous la barre des +1,5°C supplémentaires ».
Sept axes de travail prioritaires
La feuille de route gouvernementale vise sept objectifs : accentuer la rénovation et la transformation énergétique du parc immobilier sanitaire et médico-social ; accélérer la transition vers des achats et une alimentation durables ; transformer et accompagner les pratiques vers les soins écoresponsables dès 2023 ; accélérer la réduction des déchets et leur valorisation d’ici 2030 et optimiser le périmètre des déchets d'activités de soins à risques infectieux (Dasri) pour le limiter le plus possible dès 2024 ; former l’ensemble des agents de la fonction publique hospitalière à la transition écologique ; sensibiliser tous les professionnels de santé et administratifs à l’éco-conception des soins et des accompagnements médico-sociaux, et soutenir des projets de recherche ; accélérer la transition vers des transports et des schémas de mobilité à faibles et très faibles émissions d’ici 2030 et enfin élaborer une feuille de route pour verdire le numérique en santé.
Un premier bilan à l’automne
« Nous devons engager des changements radicaux dans nos manières de produire, de consommer, d’agir, a déclaré Jean-Christophe Combe, ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées. La gestion des déchets, les déplacements des aides à domicile notamment, la sobriété énergétique des bâtiments, encore peu isolés, ou encore la surconsommation de médicaments sont des sujets prioritaires dont nous devons nous emparer. » Les travaux du Copil se traduiront par une convention de planification écologique, qui liera les parties prenantes à l'automne 2023.
De son côté, dans le cadre de la publication d'un livre blanc, le Haut Conseil du travail social organise, le 1er juin, une conférence intitulée « Le travail social dans la transition écologique ».
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