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Secteur privé non lucratif : augmentation de 183 euros net pour 90 000 soignants

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Michel Laforcade, ancien directeur de l’ARS Nouvelle-Aquitaine, est à la tête d'une mission sur les métiers de l’autonomie

Crédit photo : ARS Nouvelle-Aquitaine
Le gouvernement annonce une augmentation de 183 euros net par mois pour 90 000 soignants du secteur privé non lucratif et des établissements publics autonomes, à partir de 2022. Il s’agit là d’une avancée, même si de nombreux acquis restent à obtenir pour les professionnels du social et du médico-social.

La mission sur les métiers de l’autonomie, confiée à Michel Laforcade en décembre 2020, aboutit à une première avancée concrète. Ce vendredi 28 mai, en début de soirée, Olivier Véran, ministre de la Santé, Brigitte Bourguignon, ministre déléguée chargée de l'Autonomie, Sophie Cluzel, secrétaire d'État chargée des personnes handicapées et Adrien Taquet, secrétaire d'État en charge de l'enfance et des familles, ont signé avec les grandes fédérations du secteur un projet d’accord de méthode.

Celui-ci prévoit l’attribution prochaine d’un complément de rémunération de 183 euros nets par mois aux personnels soignants (1) des structures du secteur privé non lucratif et des établissements publics autonomes. En plus de ces personnels, d’autres professions sont également concernées, comme les aides médico-psychologiques (AMP) et les auxiliaires de vie sociale.

Le financement doit être établi à compter de 2022, dans le cadre de la loi de financement de la sécurité sociale, et les organismes gestionnaires privés non-lucratifs auront la possibilité d’anticiper ce versement.

 

Interrogé par la rédaction des ASH, Michel Laforcade estime que cela met fin à une forme de « concurrence au sein d’un même métier ». « Une infirmière ou une aide-soignante travaillant dans le champ du handicap aura la même rémunération qu’une infirmière ou aide-soignante du champ hospitalier », rapporte l’ancien directeur de l'ARS Nouvelle-Aquitaine.

Mais qu’en est-il des autres métiers de l’accompagnement dans le secteur social et médico-social (éducateurs spécialisés, moniteurs éducateurs, éducateurs de jeunes enfants…) ? Le texte prévoit la mise en place d’une conférence sociale d’ici la fin 2021 pour traiter de leur revalorisation salariale. « L’accord dissocie effectivement dans le temps les soignants des autres professionnels, mais ce n’est pas du tout un refus d’examiner la situation de ces accompagnants et éducateurs, assure Michel Laforcade. Il s’agit là d’une ouverture claire vers une négociation salariale. »

Signataire de ce projet d’accord, la Fédération des établissements hospitaliers et d’aide à la personne privés solidaires (Fehap) salue des acquis importants, mais reste déterminée à aller plus loin. « Nous voulons obtenir d’autres avancées pour les salariés du handicap financés par l’assurance-maladie, pour ceux des établissements et services financés par les départements ainsi que ceux du champ du social, pour lesquels nous n’avons rien pour le moment », rapporte Antoine Perrin, directeur général de la fédération, qui pointe par ailleurs que l’’accord ne prévoit pas de revalorisation immédiate, alors que pour « l’hôpital la hausse est déjà là ».

Répercussions visibles sur le terrain

Le 26 mai, la fédération a publié une lettre ouverte aux cotés de la Croix-rouge et Nexem pour « le juste traitement des métiers du secteur sanitaire, social et médico-social ». Un moyen de dire aux départements : « Nous avançons avec l’Etat, mais nous voulons également avancer avec vous pour négocier des revalorisations », explique Antoine Perrin. « Si les départements n’appliquent pas de revalorisation, les établissements et les services qu’ils financent ne pourront plus continuer à travailler, car ils n’auront plus de salariés. » Sur le terrain, les associations éprouvent en effet de grandes difficultés à recruter. En avril, une dizaine d’opérateurs girondins dénonçaient la « situation alarmante » dans laquelle se trouvent leurs structures, avec pour certaines « plus de 20 % de postes vacants ».

La mission sur les métiers de l’autonomie, qui doit rendre ses conclusions au mois de juillet, s’apprête désormais à travailler pleinement sur les autres dimensions de l’attractivité, comme la formation, l’apprentissage, la qualité de vie au travail (QVT) ou encore la mobilité.

(1) Les métiers concernés sont : les aides-soignants, les infirmiers, les cadres infirmier, les auxiliaires de puériculture, les masseurs-kinésithérapeutes, les orthophonistes, les orthoptistes, les ergothérapeutes, les audio-prothésistes, les psychomotriciens et les diététiciens.

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