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Les salariés du social et du médico-social scandent leur ras-le-bol

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Jeudi 3 décembre 2020, des rassemblements ont eu lieu dans plusieurs villes de l'Hexagone pour exiger de meilleures conditions de travail dans le social et médico-social.

Crédit photo Marie Nahmias
Jeudi 3 décembre, les professionnels des secteurs social et médico-social étaient appelés à se mobiliser dans une cinquantaine de villes en France. Epuisés et en colère, ils revendiquent une nouvelle fois une revalorisation de leurs métiers et une amélioration de leurs conditions de travail. La rédaction des ASH les a rencontrés à Paris, devant le ministère des Solidarités et de la Santé.

« Black Friday du médico-social », « Faut pas nous dévaloriser », « AMP en voie d’extinction »… Sous la pluie, plusieurs centaines de professionnels du social et du médico-social sont venus crier leur colère. Réunis jeudi 3 décembre place Pierre-Laroque, à Paris, au pied du ministère des Solidarités et de la Santé, les manifestants ont appelé à une hausse de leurs salaires, à la reconnaissance de leur travail, à l’embauche de personnels et à l’accès à des formations qualifiantes.

« Alors que nous avons continué à travailler durant tout le premier confinement, que nous avons pris des risques, continué à marauder, nous attendons toujours le versement de la prime Covid », souffle Thomas, moniteur-éducateur. « Il nous faut des moyens humains et financiers à la fois pour les employés et les usagers », tempête de son côté Marion, aide médico-psychologique (AMP) en institut médico-éducatif (IME), avant de poursuivre : « Nous voulons être pris en considération, le social se révèle toujours être le grand oublié. »

« Sortir de l’invisibilité »

S’ils partagent plus d’un combat avec le secteur de la santé, de nombreux professionnels trouvaient important d’avoir leur « propre mobilisation » pour être entendus. « On n’apparait nulle part, jamais, résume Simon Le Cœur, représentant pour le secteur social de la CGT CASVP (centre d’action sociale de la Ville de Paris). On n’entend jamais parler des travailleurs sociaux. Les gens ne savent pas ce qu’on fait, ni à quoi on sert. L’enjeu est de sortir de l’invisibilité. »

A l’initiative de collectifs, cette manifestation qui réunit près d’une cinquantaine de signataires, dont la Fédération Sud santé sociaux et des sections locales CGT, est un bon début pour Mathilde, éducatrice spécialisée en psychiatrie à l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP). « C’est satisfaisant de voir que ça part de petits noyaux pour ensuite prendre une certaine ampleur, rapporte cette professionnelle, également membre de la CGT. C’est un embryon intéressant en termes de convergence des métiers. Beaucoup d'employés de structures différentes sont ici. »

Parmi les personnes mobilisées, certaines sont aussi là en soutien, pour montrer leur solidarité. C’est le cas de Tiphain, qui travaille à la Ville de Paris sur les questions de logement. « Nos sujets sont connexes au social, nous travaillons avec les professionnels de ce secteur tout le temps et nous voyons leurs conditions de travail se dégrader. Nous faisons également face à des usagers de plus en plus précaires. C’était important pour nous d’être à leurs côtés aujourd’hui. » Diago, lui, est venu épauler son amie employée dans un service d'aide et d'accompagnement à domicile (Saad). « Il ne faut pas oublier que beaucoup ne sont pas venus, car ils sont fatigués, lassés de devoir se battre pour aller chercher une reconnaissance qui devrait déjà être là. »

Force ouvrière (FO) annonce de son côté une mobilisation le 8 décembre, tandis que la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (Fnesi), soutenue par la CFDT santé sociaux, appelle les étudiants à la grève deux jours plus tard.

 

 

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