Le contexte
Le Facile à lire et à comprendre (Falc) est une méthode de simplification du langage, visant à rendre l’information accessible au plus grand nombre. Dans l’idéal, une telle démarche implique de travailler avec des personnes en situation de handicap dès la conception du document. Pour être certifié Falc, il doit même être validé par une ou des personnes en situation de handicap n’ayant pas travaillé sur le sujet. Dans ses différents services, l’Apajh met en place des groupes d’experts, composés de personnes accompagnées et de professionnels, qui proposent notamment des prestations de conseil et de traduction. Mais sans être un spécialiste, il est tout à fait possible d’appliquer des règles de base pour favoriser l’autodétermination et l’inclusion des personnes.
>>> Lire aussi : Accessibilité de l’information : de premiers pas bienvenus
Mes conseils
→ Aller à l’essentiel. « Lorsque l’on s’adresse à l’oral à des personnes ayant différents niveaux de compréhension, on cherche à simplifier son vocabulaire. Il s’agit d’en faire autant sur un document : être le plus clair et simple possible, tout en expliquant les éventuels mots compliqués par de courtes définitions et des exemples, sans avoir peur de se répéter. »
→ Manier images et pictos. « Le propos doit être imagé par des photos ou des pictogrammes – quatre à cinq images par page. Mais il ne faut pas oublier que ces éléments sont censés favoriser le sens : l’image décorative ou illustrative n’a pas d’intérêt et mieux vaut éviter les caricatures, les stéréotypes et les images complexes. Une maison sera mieux représentée par la globalité du bâtiment que par une de ses pièces. Beaucoup d’images libres de droit sont disponibles sur Internet. Et on peut aussi utiliser des pictogrammes, puisés dans des banques en ligne gratuites, comme Arasaac, Sclera pictogrammes, Pixabay ou Epictura. »
→ Choisir les bons mots. « On utilisera des mots courants : école au lieu d’établissement scolaire. On évitera les métaphores, mais aussi les acronymes ou les abréviations – sauf lorsque ceux-ci sont connus : mieux vaut ainsi écrire TGV plutôt que train à grande vitesse. Il est important aussi d’impliquer la personne en utilisant “je” ou “vous” (“je m’appelle” plutôt que “nom et prénom”). »
→ Manier les chiffres. « On écrira 50 plutôt que cinquante, mais on indiquera les dates en entier (jeudi 20 mars 2024 et non 20/03/2024). De même, on choisira d’exprimer les pourcentages par des mots : la moitié au lieu de 50 %. »
→ Respecter les codes couleurs. « Le rouge exprime l’interdit, le vert l’autorisation et le bleu l’obligation. Ne pas multiplier les couleurs différentes. »
→ Veiller à la mise en page. « Pour être lisible, le texte doit à minima comporter une police de taille 14, sans empattement (Calibri, Arial ou Tahoma, par exemple,) et identique tout au long du document. Mieux vaut éviter l’italique, les mots soulignés ou entièrement écrits en majuscule. La mise en page doit, elle, être aérée, avec un texte non justifié pour ne pas créer d’espaces différents entre les mots. »
→ Accepter l’erreur d’interprétation. « Le document ne sera pas forcément compris par tous, mais on doit tendre vers l’accessibilité. D’où l’intérêt des images. Elles vont interpeller, susciter la curiosité et permettre d’engager un dialogue pour comprendre le texte. Le Falc est un apprentissage. »
→ Se former. « On peut apprendre en s’appuyant sur des organismes de formation ou des vidéos qui décrivent le process. On peut aussi utiliser des jeux, comme le Falc quiz qui sera bientôt édité par l’Apajh. C’est un bon moyen d’apprendre les règles de manière ludique. »
>>> Lire aussi : Handicap : « faciliter l’accès au patrimoine littéraire et théâtral »