Grande première. Un centre social sur la prestigieuse cour d'honneur du Palais des papes pour l’ouverture du Festival d’Avignon, le 5 juillet. L’histoire raconte une journée quotidienne entre travailleurs sociaux et usagers. Des demandeurs d’emploi, des sans-abri, des mères célibataires, des victimes de violences, des migrants, des malades… Quinze personnages démunis et cabossés par la vie qui viennent chercher de l’aide.
La pièce de théâtre est l’adaptation de Welfare (1), un documentaire de Frederick Wiseman qui se déroule à New York dans les années 1970. Julie Deliquet, la metteuse en scène française, a improvisé un gymnase comme décor de l’institution sociale, laquelle se transforme progressivement en centre d’urgence et en cantine solidaire. Le temps d’une journée, les gens attendent, les récits se croisent. Bientôt, professionnels et bénéficiaires ne font plus qu’un. Les uns croient en leur mission et résistent, les autres croient en leurs droits et résistent aussi.
Welfare incarne le portrait en creux d’une société inégalitaire dont les dysfonctionnements s’amplifient sous les effets du système néolibéral. Une fresque sur la réalité sociale où le tragique et l’absurde côtoient la générosité et l’engagement humain. Pour mener à bien son projet, Julie Deliquet s’est nourrie du travail social effectué en Seine-Saint-Denis, département où elle dirige le théâtre Gérard-Philipe depuis 2020. « J’ai voulu mettre en scène des femmes et des hommes qui forcent le respect et d’autres qui se démènent pour retrouver leur dignité [...]. Tant que les gens auront la parole, ils la garderont pour sauver le peu d’espoir qui leur reste », affirme la créatrice de la compagnie In Vitro. Une des très rares femmes a inauguré le Festival d’Avignon créé en 1947. Là aussi, respect.
(1) Welfare, du 5 au 14 juillet au Festival d’Avignon. A voir aussi sur France 5, le 7 juillet à 22h10.