Recevoir la newsletter

Violences conjugales : le parc d’hébergement spécialisé sous-doté (Fondation des femmes)

Article réservé aux abonnés

FRANCE-VIOLENCES-WOMEN-SOCIAL-FAMILY

80 % des femmes victimes de violences conjugales sont prises en charge au sein de dispositifs inadaptés.

Crédit photo Martin Bureau / AFP
Violences conjugales - Rendu public le 18 novembre, le rapport de la Fondation des femmes sur l’hébergement proposé aux victimes de violences intrafamiliales atteste de l’inadaptation des réponses proposées par les pouvoirs publics. Le manque de dispositifs spécialisés de prise en charge et de formation des professionnels en témoigne.

Pour 40 % des 210 000 femmes victimes chaque année de violences physiques ou sexuelles de la part de leur conjoint ou ex-conjoint, aucune solution d’hébergement n’est possible. Tel est le constat posé par le dernier rapport de la Fondation des femmes, intitulé « Où est l’argent pour l’hébergement des femmes victimes de violences ? », en partenariat avec la Fédération nationale Solidarité femmes (FNSF).

Si l’Etat prévoit 83 millions d’euros pour le financement de 7 820 places spécialisées au 31 décembre 2021, plus de 20 000 places par an sont en réalité nécessaires pour permettre aux victimes et à leurs enfants de quitter le domicile où les violences intrafamiliales se produisent.

Par ailleurs, 80 % des femmes hébergées sont orientées dans des dispositifs non adaptés à leurs problématiques. « Un tiers des nuitées des femmes victimes de violences se déroulent à l’hôtel et un tiers en hébergement d’urgence généraliste, et seules 20 % des femmes hébergées le sont sur une place fléchée par l’Etat pour le public “femmes victimes de violences” (1er semestre 2021) », révèlent les auteurs du rapport.

Disparités territoriales

La prise en charge et le repérage des victimes par les services intégrés d’accueil et d’orientation (SIAO) connaissent également des manquements. En théorie, toute demande d’hébergement d’une femme victime de violences fait l’objet d’une priorisation. Or, pour des questions de sécurité, de culpabilité ou de méconnaissance par le public des dispositifs existants, le repérage n’est pas toujours efficient. De plus, si, au sein de certains SIAO, le personnel d’écoute téléphonique est sensibilisé et que des « référents violences » ont été désignés, le manque d’équipement pour assurer un repérage efficace des situations de violences (consignes, référentiels, formations, etc.) est avéré :

« Si certains écoutants sont équipés d’une grille de conduite d’entretien, elle reste généraliste. Par ailleurs, les écoutants n’ont le plus souvent pas de formation en travail social et leur formation est souvent assurée en interne par les chefs de service - des professionnels du travail social le plus souvent, mais très loin d’être tous réellement formés au repérage des violences faites aux femmes et de ses mécanismes. » S’y ajoutent des difficultés, voire des résistances des acteurs quant à la hiérarchisation extrêmement complexe sur le plan éthique des réponses apportées aux demandes d’hébergement. Avec, pour cause principale, la saturation du parc.

Manque de chiffres

Pour l’heure, les dysfonctionnements du logiciel SI-SIAO, régulièrement dénoncés par les professionnels, empêchent le recensement des demandes enregistrées. Au regard du contenu de plusieurs rapports d’activités de SIAO, la Fondation des femmes affirme malgré tout que les situations de violences représentent une très faible part des demandes enregistrées.  

Pour rappel, un décret du 12 novembre intègre les associations qui agissent pour la protection des femmes à la production du rapport d’activité annuel de la Miprof (mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains) (lire notre article).

 

Insertion

Protection de l'enfance

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur