Unicef France publie depuis 2013 un rapport issu d’une Consultation nationale des 6-18 ans. Dans sa nouvelle édition, publiée le 19 novembre 2024, l’organisme a interrogé plus de 20 000 enfants sur des questions liées à leur quotidien et à leurs droits. Il en est tiré quatre constats.
1. Des carences importantes. D’après l’enquête, les jeunes consultés subissent des situations de privation multiples. Des circonstances qui sont de nature à accentuer le manque de confiance en soi et un sentiment de mise à l’écart :
- 16,2% subissent des privations matérielles,
- 25,4% n’ont pas accès aux savoirs,
- 22,8% , victimes de privations alimentaires, sont dans l’impossibilité de manger de façon équilibrée,
- 19,2% n’ont pas ou peu de vie sociale en-dehors de l’école.
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2. Un manque de protection. En outre, il est pointé du doigt le fait qu’entre 12 et 22% des 6-18 ans interrogés indiquent avoir le sentiment de ne pas pouvoir s’appuyer sur leur entourage proche, ne pas se sentir protégés, respectés ou encore aidés :
- 64,7% déclarent être angoissés ou inquiets de ne pas réussir à l’école,
- 31,3% d’entre eux avouent avoir été victimes de violences verbales et 30% d’atteintes physiques, de la part d’enfants, d’adolescents ou d’adultes,
- 22,1% révèlent se sentir stressés ou angoissés.
Ainsi, le rapport constate que les jeunes en situation de privation matérielle ont 2,7 fois plus de risques d’être privés de protection.
3. Sentiment de rejet social. Par ailleurs, l’enquête constate qu’une part importante d’entre eux estime ne pas être assez écoutée sur des décisions qui les impliquent et ont le sentiment d’être rejetés par les autres.
- Souvent, cela s’ajoute à la situation de privation et au manque de soutien,
- L'étude indique notamment que ceux en déficit de protection ont 9,4 fois plus de risques d’être écartés socialement.
4. Un cumul de difficultés. Le rapport note que des données supplémentaires viennent accentuer la situation d’exclusion sociale :
- Vivre dans une famille monoparentale,
- Résider dans un quartier de la politique de la ville,
- Être hébergé ou vivre dans une institution.
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Recommandations. Pour améliorer ces constats, Unicef France énumère et développe six propositions :
- Faire de la lutte contre l’exclusion sociale une priorité gouvernementale, en mettant en place des stratégies pluriannuelles, renforcer la politique au niveau local et lutter contre le non-recours aux prestations sociales et familiales,
- Mieux mesurer la précarité des enfants, par la réalisation d’un état des lieux de la pauvreté dans les territoires ultramarins ou encore par la mise en place d’un observatoire de l’exclusion,
- Assurer une meilleure prise en compte de l’opinion des enfants, en développant par exemple des espaces de participation pour eux afin de les sensibiliser au système politique,
- Accompagner les familles monoparentales,
- Mettre la lumière sur les quartiers prioritaires en facilitant l’accessibilité des démarches administratives et en luttant contre les idées reçues,
- Renforcer la prévention des atteintes commises au sein des foyers, en établissant un bilan du nombre d’enquêtes ouvertes et clôturées des faits de violences intrafamiliales, en élaborant une stratégie nationale ou en assurant l’accès aux dispositifs de signalement.
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