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Prison : comment le nombre de détenus flambe

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En 2025, le taux d’occupation moyen des maisons d’arrêt devrait dépasser les 164 % (+ 10 points).

Crédit photo Arnaud Le Vu / Hans Lucas / AFP
Une trentaine d'organisations, dont la Fédération des acteurs de la solidarité, reprochent au gouvernement le durcissement de la politique pénale, le manque d'argent attribué à l'insertion et des conditions de détention  qui ne vont qu'en s'aggravant. 

C'est un nouveau record de surpopulation carcérale : 79 631 personnes étaient détenues au mois d’octobre dans les prisons françaises. Fédération des acteurs de la solidarité, Observatoire international des prisons (OIP), Syndicat des avocats de France… Trente-deux organisations ont décidé de dénoncer ensemble ces incarcérations massives dans un communiqué commun paru le 30 octobre.

Réalité carcérale ignorée

« Le ministère de la Justice prévoit que le nombre de personnes détenues dépasse 86 000 en 2027 », s’insurgent-elles. « L’augmentation des courtes peines de prison devient le nouvel étendard. Sans parler des aménagements de peine auxquels il faudrait moins recourir alors que, censés être le principe, ils concernaient au 1er août moins de 30 % des personnes condamnées et écrouées ».

Des annonces politiques jugées « insensées » au regard de l’environnement dans lequel évoluent les détenus, notamment en maisons d’arrêt où résident 70 % des personnes incarcérées. Souvent insalubres et infestés de nuisibles, ces établissements atteignent en moyenne 155 % de taux d’occupation (chiffres au 1er octobre 2024). Des conditions qui conduisent 3 810 personnes à dormir sur un matelas posé au sol et à durcir le quotidien des professionnels.

Les indicateurs de performance de l’administration pénitentiaire, publiés avec le projet de loi de finances (PLF) pour 2024, annonçaient déjà une aggravation de la situation. En 2025, le taux d’occupation moyen des maisons d’arrêt devrait dépasser les 164 %.

> A lire aussi : Prisons : les 7 réalités de la chaine carcérale

« Le durcissement de la réponse pénale a également pour effet de banaliser le recours à un emprisonnement qui, sans accompagnement professionnel, médical et/ou socio-judiciaire, a un impact nécessairement limité en termes de prévention de la récidive, voire contre-productif. Contre les chiffres et les travaux de recherche, le gouvernement fonde ses projets de politique pénale sur un fantasme, ignorant la réalité carcérale », pointent les auteurs du communiqué.

Argent public gaspillé

Autre point d’achoppement : en termes de coûts pour 2025, la dette accumulée pour la construction de nouvelles places de prison devrait s’élever à 5,4 milliards d’euros. Un montant qui interroge les associations. Alors que le budget pour la réinsertion a récemment baissé d’1,4 million d’euros sur les 120 millions globaux, aucune création d’emploi n’est prévue. Et ce, malgré des conditions d’accompagnement déjà délétères pour les personnes placées sous-main de justice.

« Le sens de l’incarcération et la sortie de prison sont des impensés, et l'argent public est gaspillé dans une surenchère sécuritaire aux effets désastreux », concluent les organisations.

>>> Lire le communiqué Coûteuse, inefficace et source d’indignité, la politique pénale doit radicalement changer !

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