ASH : Pourquoi organiser un festival sur cette thématique ?
Nicolas Blouin : L’idée a germé il y a un peu moins d'un an, d’une envie de se pencher sur cette filière qui a pris beaucoup d’ampleur ces dernières années. De nombreux projets émergent un peu partout, mais tout cela manque de cohésion. L’idée est donc de se rencontrer, bien sûr, de vivre un moment ensemble mais surtout, nous l’espérons, de parvenir à se fédérer, que cela soit sous forme de collectif, d’association ou de fédération.
>>> Sur le même sujet : Festival du film social : "Mettre le projecteur sur la parole et le vécu des personnes"
D’abord, parce qu'entre unités mobiles nous partageons un certain nombre de problématiques communes telles que le financement pour assurer la pérennité des projets, le choix du cadre d’intervention, la formation des salariés, la mobilisation des acteurs… tous ces points seront abordés lors de ces deux journées. Ensuite, il y a un enjeu de reconnaissance au niveau gouvernemental. Aujourd’hui, nous ne savons pas ce que l’avenir réserve à ces dispositifs, mais, en nous réunissant, nous aurons plus de poids pour convaincre les pouvoirs publics que l’aller vers a sa place dans le droit commun.
Selon vous, le monde de demain sera-t-il mobile ?
Je ne peux parler qu’à partir de ma propre expérience. Celle-ci a démarré voilà sept ans, avec le premier camion MarSoins à Saint-Nazaire. Aujourd’hui, notre association porte quatre autres camions en Bretagne et dans les Pays de la Loire, et mobilise plus de 180 professionnels de santé pour proposer des actions de prévention et de dépistages individuels à destination des personnes éloignées du parcours de soins. Jamais je n’aurais cru cela possible, et pourtant ça l’est.
En France, de nombreux projets d’aller vers voient le jour et permettent de faire un trait d’union avec des professionnels dans des secteurs très différents comme la santé, le social et le médicosocial, la culture, le sport, etc. Toutes ces initiatives me laissent à penser que nous ne sommes qu’au début d’une histoire. Ces dispositifs ont du sens. Ils doivent être soutenus, développés et encadrés.
Que souhaitez-vous que l’on retienne de ces deux journées ?
Porteurs de projets, collectivités, fondations, associations, ONG, techniciens, sociologues, géographes… plus de 400 personnes se sont inscrites au festival. Des participants qui viennent de toute la France, et même de Belgique. Le ministère de la Santé a aussi répondu présent, ainsi que la caisse primaire d'assurance maladie. C’est déjà très positif ! On peut espérer que ces journées seront l’occasion d’avoir de vrais moments de réflexion et d’introspection. Dans tous les cas, le sujet intéresse suffisamment pour que les acteurs se déplacent en nombre. Souhaitons que cela permette de faire émerger de nouvelles idées et synergies. Il ne faut rien s’interdire !
>>> A lire aussi : Dans le Médoc, le "Bus en +" aide les saisonniers à faire valoir leurs droits