Lancé le 22 septembre dernier par Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé, le cinquième plan national 2021-2024 pour le développement des soins palliatifs et l’accompagnement de la fin de vie a été mis en ligne le 27 janvier. Dotée d’une enveloppe de 171 millions d’euros, cette feuille de route a un triple objectif : s’assurer que chacun connaisse les droits en matière de fin de vie et puisse contribuer à leur mise en œuvre effective ; garantir que chacun puisse être pris en charge (…) par des professionnels formés et experts et enfin permettre à chacun d’être soigné sur son lieu de vie ou de soins, selon ses souhaits.
Alors qu’il est rappelé que « les médecins disposant d’une compétence et d’une expérience en soins palliatifs représentent moins de 2 % des praticiens hospitaliers » et que, en Ehpad (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes), « seulement 15 % de médecins coordonnateurs sont titulaires d’un diplôme universitaire “soins palliatifs” », l’essentiel des mesures consiste à renforcer la formation des personnels hospitaliers et des établissements sociaux et médico-sociaux. Des « astreintes de soins palliatifs » et « d'infirmiers de nuit en Ehpad » doivent également être développées.
Un budget insufffisant par rapport au plan
Dans un communiqué publié le 1er février, la Sfap (Société française d’accompagnement et de soins palliatifs) « salue le travail accompli » mais « s’interroge sur la portée réelle des ambitions affichées au regard des moyens prévus par le plan ». La Sfap estime ainsi que la mesure de renforcement des équipes mobiles de soins palliatifs (EMSP) va dans le bon sens mais déplore l'insuffisance du budget alloué en 2022 : les 5 millions d’euros permettront de créer au maximum 15 nouvelles équipes sur l’ensemble du territoire, « soit une augmentation de 2 % des capacités l’année prochaine, correspondant à environ 6 000 prises en charge annuelles ».
Selon Claire Fourcade, présidente de la Sfap, « face aux enjeux démographiques liés au vieillissement de la génération du babyboom, et étant donné les attentes toujours plus grandes de nos concitoyens vis-à-vis de notre système de santé notamment au dernier moment de leur vie, [ce plan] ne répond pas aux risques de rupture auxquels nous sommes déjà confrontés. »