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Handicap : le grand oublié des élections européennes

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Arnaud de Broca, délégué général de l'Unafo et président du collectif Handicaps.

Crédit photo DR
A quelques jours du scrutin communautaire, Arnaud de Broca, délégué général de l'Unafo et président du collectif Handicaps, revient sur une campagne qui a totalement invisibilisé la question du handicap. Il souhaite mobiliser les futurs députés européens pour bâtir une véritable Europe sociale.

Il y a deux mois déjà, le collectif Handicaps et le CFHE (Conseil français des personnes handicapées pour les affaires européennes et internationales) avaient rédigé un manifeste exigeant une meilleure prise en compte des enjeux liés au handicap en ce début de campagne. Pour Arnaud de Broca, délégué général de l'Union professionnelle du logement accompagné (Unafo), l’appel n’a pas été entendu.

Début avril, vous regrettiez « l’absence de prise en compte des enjeux liés au handicap dans ce début de campagne ». Les choses ont-elles changé ?

Ça ne s’est pas amélioré. Si le mot « handicap » est parfois présent dans l’un ou l’autre des programmes des candidats, ça ne fait pas une politique ambitieuse pour les citoyens handicapés en Europe. Alors que l’Union européenne a des compétences concernant directement les citoyens européens en termes d’accessibilité, de déplacement, d’emploi, on cherche encore des mesures qui seraient propres aux personnes handicapées… Le constat que l’on faisait il y a deux mois reste malheureusement d’actualité.

L’échelon européen est-il pertinent pour faire avancer l’accès aux droits des personnes en situation de handicap ?

La santé, l’éducation, la formation professionnelle font partie des domaines qui relèvent de la compétence de l’Union européenne et il y a eu des avancées. Un texte sur l’emploi, par exemple, a permis d’aboutir à la loi de 2005 (pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, ndlr). On voit bien que le droit européen peut conduire à réformer le droit français. Plus récemment, cela a été également le cas avec une directive sur l’accessibilité du numérique. L’Europe contribue à améliorer les droits des personnes handicapées en France, mais aussi dans tous les pays où la situation est moins favorable.

Dans le manifeste adressé aux têtes de liste de ces élections européennes, vous pointiez la question de la citoyenneté...

En France comme dans les autres pays européens, les personnes handicapées ne sont pas considérées comme de vrais citoyens. En dehors des déclarations d’intention en tout cas. Cela a des conséquences sur le droit de vote, la capacité à aller voter, le droit de se présenter, d’agir dans la société, de se mobiliser… Mais c’est aussi d’autres réalités, comme ces milliers d’enfants handicapés qui ne vont pas à l’école ou toutes ces personnes en situation de handicap qui sont empêchées dans leur vie quotidienne. A l’échelle du continent, ce sont quand même des millions d'individus qui représentent des électeurs à part entière.

Existe-t-il des « bons élèves » dans l’UE ?

Il n’y a pas un pays qui fait mieux, sur tous les plans, que les autres. Mais certains considèrent davantage que d’autres les personnes en situation de handicap dans la cité. C’est par exemple le cas des pays nordiques où l’accessibilité et l’accès à l’aide humaine sont mieux pris en compte, où il y a moins d’administratif et où l’on part vraiment des besoins de la personne. Ailleurs, comme en Italie, des choses sont très intéressantes en matière d’accès à l’école et le regard de la société sur les personnes handicapées y est plus valorisant qu’en France.

Comment fédérer les actions au niveau continental ?

Il y a, d’une part, le Forum européen des personnes handicapées qui est une représentation très forte des associations issues de tous les pays de l’Union européenne. D’autre part, nous avons créé un intergroupe handicap (réunissant plusieurs groupes parlementaires, ndlr) dans lequel les députés français ont un peu brillé par leur absence. Très peu de candidats nous ont répondu. Il faut que nous mobilisions les candidats élus, pour qu’ils s’y impliquent davantage. Dans la précédente mandature, ils n’étaient que deux ou trois députés.

 

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