L’hôtellerie, la restauration, l’audiovisuel… De nombreux secteurs ont recours aux contrats à durée déterminée. Une pratique de plus en plus fréquente ces dernières années. Dans son dernier Bulletin de recherches emploi formation (Bref), publié début mai, le Céreq (Centre d’études et de recherches sur les qualifications) analyse plus précisément l’usage de ces contrats courts (moins d’un mois) dans le secteur de l’aide à domicile. Premier constat : leur nombre est en hausse, passant de 33 905 en 2000 à 146 283 en 2020. Le Céreq précise cependant que « la part des salariés en CDI représente encore près de 80 % des effectifs ».
L’enquête indique aussi que le recrutement d’aides à domicile et ménagères est à la hausse ces dernières années. Les effectifs sont passés de 389 000 à 555 000 entre 2009 et 2019. La demande de travail dans le secteur est donc réelle mais, selon le centre d’études, « l’adéquation avec l’offre s’effrite vite sur la durée, en raison de conditions de travail et d’emploi ne supportant que difficilement une longévité dans la profession ». Le turn-over est en effet particulièrement important dans le secteur de l’aide à domicile. « Il y a beaucoup de salariées qui viennent une semaine, deux semaines, et qui partent parce que c’est trop difficile », illustre le bulletin.
Turn-over élevé lié aux conditions de travail
Principales raisons avancées par les employeurs pour justifier l’usage de tels contrats courts : « la nécessité récurrente de remplacer les salariées absentes (congés, maladie, démission) et la difficulté à réaffecter en interne le travail induit par les multiples variations de la demande ». Le Céreq, de son côté, en avance d’autres : des emplois peu ou pas qualifiés, de faibles rémunérations, un temps partiel majoritaire et généralement subi, une faible reconnaissance du travail accompli et une progression de carrière très limitée.
56 % envisagent de changer de métier
Enfin, le centre d’études se demande si la formation a un rôle à jouer dans l’amélioration des conditions de travail des aides à domicile. En théorie, oui. En pratique, ce n’est pas si évident. En effet, si les trois quarts des salariés du secteur disent vouloir se former, moins d’un quart en ont fait la demande. Parmi ces derniers, 53 % disent vouloir changer d’entreprise et 56 % de métier. Ce qui démontre selon l’étude que, en complément d’un développement de la formation, une politique de revalorisation salariale et d’amélioration des conditions de travail s’impose.