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Violences intrafamiliales : l’accompagnement des victimes en zone rurale à revoir (Sénat)

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Photo d'illustration.

Crédit photo Denis Meyer / Studio Hans Lucas via AFP
Violences conjugales - Alors qu’une proportion plus élevée de féminicides ont lieu dans les milieux ruraux, le rapport de la délégation aux droits des femmes du Sénat, publié le 14 octobre, est formel : la prise en charge des victimes n’est pas suffisamment adaptée aux territoires à faible densité de population.

Les femmes victimes de violences intrafamiliales vivant en zone rurale sont plus isolées, moins informées et moins protégées. Tel est le constat de la délégation du Sénat aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes dans son rapport « Femmes et ruralité : en finir avec les zones blanches de l’égalité ». Une somme rendue publique le 14 octobre.

« En France, trois quarts des bassins de vie sont ruraux, ils représentent environ 80 % de la superficie totale du pays et sont occupés par environ un tiers de la population française totale, indiquent les auteurs. Or ces territoires concentrent 47 % –soit près de la moitié– des féminicides constatés chaque année.»

Isolement social et géographique, mobilité insuffisante, manque d’anonymat et de confidentialité, méconnaissance des droits et des dispositifs existants, manque de structures d’hébergement adaptées, dépendance financière à l’auteur des violences… Les freins à l’identification et à la protection des victimes abondent.

Sous-représentation des victimes

En zones rurales, les violences domestiques concernent majoritairement des femmes âgées de 36 à 45 ans. En attestent les consultations juridiques menées par les centres d’information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF).

Seuls 26 % des appels au numéro de téléphone 39 19 dédié aux femmes victimes de violences sont émis depuis ces mêmes zones. Même disproportion constatée pour les mesures d’éloignement géographique visant à sécuriser en hébergement des femmes en très grave danger : 4 % des demandes proviennent de ces territoires (selon la Fédération nationale Solidarité femmes).

Moyens attendus

Quant à la prise en charge des victimes, en raison de son maillage territorial, la gendarmerie nationale reste parfois le seul service public auquel les victimes peuvent s’adresser. Et les délais d’intervention restent plus importants que dans les zones urbaines ou périurbaines. Si, depuis le 1er janvier dernier, des maisons de confiance et de protection des familles de la gendarmerie nationale ont été ouvertes pour coordonner les liens entre partenaires à l’échelle départementale, les associations restent généralement éloignées géographiquement.

En campagne, les difficultés d’accompagnement sont aussi accrues par les spécificités liées «au handicap, aux seniors, à la mise en œuvre du bracelet anti-rapprochement et du téléphone grand danger», pointe le rapport.

Dans l’objectif de répondre aux enjeux d’accompagnement spécifiques aux territoires ruraux, les auteurs recommandent de dresser, pour chaque département concerné, une cartographie des dispositifs existants et d’établir un diagnostic personnalisé en vue de renforcer le travail de coordination entre acteurs.

En termes de communication auprès du grand public, les auteurs préconisent de «généraliser à l’ensemble des territoires ruraux les campagnes de communication sur les dispositifs d’aide aux victimes en utilisant les “vecteurs du quotidien”, en s’appuyant sur des partenariats avec acteurs publics et privés : sachets de pharmacie, emballages de pain, tout support potentiellement visible par les femmes vivant dans ces territoires».

Enfin, pour assurer des services de proximité, des lieux de permanence des associations d’aide aux victimes doivent se développer sur l’ensemble des territoires au sein de centres multi-accueil tels que les mairies. Chaque municipalité doit, par ailleurs, désigner un élu référent en matière de violences intrafamiliales.

Pour rappel, la délégation du Sénat aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes est chargée d’informer la chambre haute du Parlement de la politique suivie par le gouvernement.

 

 

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