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Le cri d’alarme de l’Unaf sur l’accueil de la petite enfance

Dans sa dernière enquête publiée fin septembre 2024, l’Unaf (Union nationale des associations familiales) s’est penchée sur le coût des modes d’accueil. Et les résultats sont saisissants.

Lorsqu’elle est abordée, la question de l’accueil du jeune enfant l’est souvent sous l’angle du nombre – ou du manque – de « places d’accueil ». Mais sur le coût des modes d’accueil pour les familles, rien. Ou si peu.

« La dernière enquête officielle date de 2013. Mais depuis, le contexte économique s’est aggravé et les aides pour les parents n’ont cessé d’être rabotées. Tout cela a probablement fait beaucoup augmenter le reste à charge des parents, sans que cela ne soit documenté », déplore Marie-Pierre Gariel, présidente de l’Udaf (Union départementale des associations familiales) du Var, qui s’est exprimée sur cette question lors d’une prise de parole au Cese (Conseil économique, social et environnemental) le 8 octobre.

337 euros par mois

Le coût d’accueil de la petite enfance, un angle mort des politiques publiques ? C’est en tous cas une préoccupation importante pour 67 % des parents d’enfant(s) de moins de 3 ans. Tel est du moins le constat dressé par l’Unaf à partir de son enquête réalisée en 2024 auprès de 600 parents

Ainsi, la dépense moyenne mensuelle du mode d’accueil est-elle de 337 € toutes aides déduites, soit une augmentation de 80 % par rapport à 2013, selon une enquête effectuée par la Drees. Sans compter que la facture peut, pour certaines familles, s’élever à 1 000 € par mois. Pour près de 2/3 des parents, notamment ceux dont les revenus sont faibles, ce reste à charge a non seulement un impact sur le choix du mode d’accueil, mais aussi sur leur comportement.

>>> Sur le même sujet: Commission d’enquête sur les crèches : les 11 axes clés du rapport

Ainsi, pour économiser sur le coût de l’accueil, la plupart d’entre eux rognent sur leurs dépenses courantes (84 %) ou leurs loisirs et vacances (61 %). D’autres piochent dans leur épargne (38 %), voire s’endettent (13 %). Reste que pour la moitié des familles, la solution pour s’en sortir financièrement consiste à réduire le nombre d’heures d’accueil. Conséquence sur l’emploi : 38 % sont passés à temps partiel et 20 % ont renoncé à une évolution professionnelle. « C’est particulièrement vrai pour les mères ; ce qui s’avère aussi être une mauvaise nouvelle pour l’égalité entre les femmes et les hommes », alerte Marie-Pierre Gariel.

Natalité en berne

Budget, emploi… le coût de l’accueil d’un jeune enfant a aussi un impact sur le projet familial. A tel point que plus d’un tiers des parents dit vouloir différer ou renoncer à l’arrivée d’un autre enfant. « Dans le contexte actuel de crise du secteur de la petite enfance, et à l’heure de la construction du service public de la petite enfance, il faut absolument arrêter toutes les mesures d’augmentation du coût pour les parents », soutient la responsable varoise.

C’est pourquoi, l’Unaf demande :

  • la réalisation d’une enquête détaillée du reste à charge par la Drees ;
  • la suspension de la réforme du CMG (complément de libre choix du mode de garde) « emploi direct » annoncée pour septembre 2025, le temps que ses paramètres et impacts soient présentés et mis en débat.

Autant de mesures qui éviteront que la garde d’un enfant devienne inabordable.

>>> A lire aussi: "Ce n'est pas à proprement parler la fin du placement à domicile"

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